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Ni patrie ni frontières
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* « Suicidez-vous ! » et « A bas l’intelligence Vive la mort » : deux facettes d’une même pièce
Article mis en ligne le 22 avril 2019

« A bas l’intelligence. Vive la mort !  », cri de guerre lancé par un général franquiste contre l’intellectuel Miguel de Unanumo.

Mollusque : invertébré, dépourvu de colonne vertébrale politique.

Lors de la manifestation du 19 avril 2019 certains mollusques gilets jaunes ont crié « Suicidez-vous ! » aux flics venus les matraquer, les éborgner et les mutiler. Sans le savoir, leur slogan rejoint un vieux mot d’ordre franquiste, fasciste « Vive la mort ! »

Dans les années 20 et 30 les mouvements d’extrême droite s’adressaient aux instincts du « peuple » (comme ils disaient et comme certains disent encore) et le poussaient à des actions violentes et destructrices. Ils souhaitaient surtout que les masses ne réfléchissent pas et n’aient pas le moindre esprit critique. Ils glorifiaient la mort (la leur et celle de leurs adversaires), d’autant plus qu’ils n’imaginaient qu’un seul sort possible pour leurs ennemis syndicalistes, communistes, socialistes, trotskistes et anarchistes : une « balle dans la nuque » ou « douze balles dans la peau ».

Aujourd’hui, « Suicidez-vous ! » reflète un état d’esprit nihiliste assez similaire. Il n’est plus officiellement inspiré par l’idéologie fasciste ou nazie, mais, subrepticement, par quelques gauchistes qui ont tété le lait de Heidegger et de Carl Schmitt, deux théoriciens nazisrécupérés par une partie de l’intelligentsia de gauche et d’extrême gauche française. Ces gauchistes voient dans tout adversaire politique un ennemi à liquider par tous les moyens (de la calomnie à l’incitation au suicide).

Il ne s’agit plus d’une idéologie nationaliste-viriliste (« Nous on est des vrais hommes, on n’a pas peur de la mort, et on va se battre pour une communauté fondée sur le sang et le sol ») recyclée au service d’une « Révolution » introuvable. Mais plus prosaïquement d’une absence totale de réflexion et de perspectives.

Quand on n’a aucun projet politique, on peut seulement souhaiter la mort de son adversaire. Comme cela, le monde changera tout seul et sans efforts, il s’écroulera miraculeusement de l’intérieur. Autant le seppuku des samouraï reposait sur un code féodal de l’honneur (on s’ouvrait le ventre pour ne pas mourir de la main de son adversaire ou ne pas être humilié par une condamnation publique), autant le « Suicidez-vous ! » actuel traduit le vide total de la pensée des mollusques gilets jaunes et surtout de leurs soutiens gauchistes.

Il ne s’agit évidemment pas de défendre la police (toutes les forces politiques de gauche et de droite le font déjà dans la même union nationale répugnante qu’autour de l’incendie de Notre-Dame), mais de mettre fin aux fonctions de la police : or, quiconque réfléchit ne serait-ce que 10 secondes sait qu’un tel slogan n’incitera jamais les policiers à démissionner (solution normale pour tout individu conscient qu’il a fait un mauvais « choix professionnel ») et encore moins à se révolter contre leur hiérarchie et à imaginer un monde sans flics. Il les incitera seulement à cogner plus fort et renforcera l’esprit de corps répressif et fascisant de la police.

Les mollusques gauchistes giletjaunâtres qui défendent ardemment ce slogan montrent bien qu’ils n’ont plus aucun espoir dans la validité et l’applicabilité de leurs « idées » et de leurs « programmes ». Leur prétendu « désir de révolution » n’est qu’un simulacre.

Qu’ils approuvent un tel slogan, ou qu’ils tentent de « l’excuser » par l’indignation des gilets jaunes contre les violences policières, montre non pas, comme le disent les crétins de droite ou d’extrême droite, qu’ils seraient des individus totalitaires ou sanguinaires (la plupart d’entre eux ne savent pas manier une simple arme à feu) mais qu’ils ne croient même pas à une issue positive quelconque des luttes qu’ils prétendent soutenir ou auxquelles ils participent.

Ils sont dans une posture publicitaire digne de la « société du spectacle » qu’ils prétendent combattre. Leur slogan rappelle le « Israheil » d’un certain Dieudonné.
Quand on est incapable de penser la Révolution, la « provocation » reste le dernier recours pour faire le buzz et faire croire ou se persuader que l’on a une utilité quelconque...

Y.C., Ni patrie ni frontières, 20/4/2019