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Ni patrie ni frontières
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Mouvement communiste : La guerre monétaire, signe avant-coureur d’un conflit armé global.
Guerre monétaire, fracture du marché mondial et guerres régionales accouchent, dans la douleur, d’un nouveau désordre bipolaire global
Article mis en ligne le 25 avril 2024

Bulletin n° 28. – 20 avril 2024.

Qu’est-ce qui réunit dans un unique processus, les guerres régionales en Europe de l’Est, au Moyen-Orient et, en perspective, en Asie du Sud-Est avec la polarisation progressive du marché mondial et la guerre monétaire en cours ?

La réponse est simple : l’émergence d’un affrontement direct, économique, politique, diplomatique et militaire entre deux blocs en formation, l’un dirigé par les Etats-Unis, et l’autre dirigé par la Chine populaire. L’objectif commun de chacune des deux grandes puissances en conflit est de prévaloir sur l’autre.

Les Etats-Unis visent la consolidation de leur suprématie globale conquise avec l’effondrement de l’URSS impérialiste. La Chine poursuit une partition du monde avec son rival. « La planète Terre est suffisamment grande pour que les deux pays réussissent », a déclaré le président chinois, Xi Jinping, à son homologue américain, Joe Biden, lors de leur face à face du 16 novembre 2023, en Californie, en marge du sommet annuel de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC).

Le leader étasunien, de son côté, veut juste que les deux pays ne « y ’engagent pas dans un conflit ». En d’autres termes, que la Chine accepte de rester à sa place sans menacer la suprématie des Etats-Unis. La dynamique des deux pays ne peut éviter ainsi la collision à moins que l’un d’entre eux cale avant le choc frontal. Pour l’heure, Washington et Pékin laissent s’affronter les armes à la main plusieurs de leurs partenaires.

Dans la mer de Chine, Washington consolide les alliances industrielles et militaires avec un nombre significatif d’alliés, allant de Taiwan, cible des convoitises de Pékin, à l’Australie, au Japon, à la Corée du Sud et aux Philippines pour ne citer que les plus importants. Entre-temps, la Chine de Xi renforce chaque jour davantage ses liens stratégiques avec la Russie et l’Iran avant tout, deux de ses grands fournisseurs de matières premières.

En Europe de l’Est, à l’aide de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Washington ressoude autour de lui en fonction antirusse et antichinoise la plupart des pays européens allant du Royaume-Uni à l’Italie en passant par les pays Scandinaves, les pays baltes, les Pays-Bas et, de plus en plus, l’Allemagne. Au Moyen-Orient et en Afrique, l’Iran soutenu par la Russie encourage activement l’agression du Hamas à Israël cependant que Moscou tente de conquérir des positions en Afrique sub-saharienne et en Afrique du Nord.

Pour sa part, les Etats-Unis ont épousé sans tergiverser la cause de Tel-Aviv dans sa guerre contre le Hamas tout en resserrant leurs liens avec les pétro-dictatures dynastiques du Golfe persique. L’emploi de l’arme des sanctions et le retour en force des droits de douane répondant explicitement à une logique « géopolitique » sont le corollaire de la redéfinition des chaînes d’approvisionnement internationales réalisée à la hâte en fonction de la constitution des deux blocs. Le commerce mondial plie (-5 % en 2023 selon l’estimation de décembre des Nations Unies) sous la contrainte géopolitique et le marché mondial se fracture durablement.

Mais il reste un autre domaine de la compétition guerrière des deux grandes puissances qui mérite d’être à son tour placé sous le feu des projecteurs, celui de la guerre monétaire.