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Ni patrie ni frontières
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Des Ligues à la « Nouvelle Droite » (2011)
Article mis en ligne le 4 octobre 2023

Avant la Première guerre mondiale, ce sont les ligues qui inaugurent une tradition d’organisation des masses à partir d’une idéologie nationaliste, xénophobe et souvent antisémite. Il faut notamment mentionner :
  la Ligue des patriotes fondée en 1882 par le républicain Déroulède et qui devient rapidement hostile à la Révolution française et à la république parlementaire ; elle prône un régime autoritaire organisé sur le modèle militaire. Elle soutient donc le général Boulanger à partir de 1888 et mène des combats de rues, en mobilisant les artisans, les boutiquiers, les petits commerçants, la petite bourgeoisie traditionnelle, spécialement à Paris. Elle est dissoute en 1889, mais se reconstitue dix ans plus tard pour participer à l’agitation antidreyfusarde ;
  la Ligue antisémitique de Jules Guérin, créée en 1896, qui ne se développa jamais beaucoup mais eut une intense activité journalistique au moment de l’Affaire Dreyfus ;
  la Ligue de la patrie française créée en 1898 restera une organisation d’intellectuels antidreyfusards et cessera ses activités en 1904 ;
  et enfin, celle qui aura la plus longue vie, l’Action Française, monarchiste et anti-républicaine.
Les militants de ces différentes ligues sont hostiles au mouvement ouvrier naissant, aux grèves et aux syndicats, à l’exception d’une fraction de l’Action française (le Cercle Proudhon [9]) ; ils défendent l’armée et le budget militaire, soutiennent la propagande gouvernementale contre l’Allemagne et pour la récupération de l’Alsace-Lorraine et bien sûr appuient les entreprises coloniales. Ils rêvent encore de renverser la République par un coup de force car ils n’acceptent pas la démocratie parlementaire.