Bandeau
Ni patrie ni frontières
Slogan du site
Descriptif du site
II - De la coupure de 1870 à la première vague d’immigration des Juifs d’Europe de l’Est (1870-1914)
Article mis en ligne le 29 septembre 2023
dernière modification le 8 octobre 2023

Au moment de la Commune de Paris , la minorité juive a certes doublé, passant de 40 000 à 89 000 mais la guerre de 1870 et la perte de l’Alsace-Lorraine ramènent ses effectifs à 50 000 personnes environ.
1870 représente une coupure importante, parce que la « défaite française contre la Prusse a été vécue comme un drame national, la preuve de l’affaiblissement du pays et de la dégénérescence de la “race” [française]. Les forces délétères responsables de ce drame sont vite identifiées : ce sont l’invasion juive et la dépravation des mœurs. Pour redresser le pays, il faut rétablir les frontières : entre homme et femme, Français et étranger, normalité et anormalité. [...] L’homophobie et l’antisémitisme vont d’ailleurs de pair avec la critique radicale de l’émancipation des femmes, qui s’affirme au même moment. [...] Les femmes juives sont assimilées à des séductrices et à des prostituées. Ce sont aussi des“ cérébrales”, des ”intellectuelles” ne se cantonnant pas aux rôles traditionnels dévolus à la femme mais exerçant un métier. Elles pervertissent la famille française [...] » (C. Meyer-Plantureux, 2019).
Quant aux hommes juifs, dans la littérature populaire et le théâtre de boulevard, dès cette époque, ils sont présentés comme lâches, efféminés, organisateurs de complots et à la tête de micro-réseaux secrets.
Même si le nombre de Juifs baisse considérablement après la guerre de 1870, donc, l’antisémitisme, lui prospère après cette défaite de la France.