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Ni patrie ni frontières
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2002-2022 : Ni patrie ni frontières a vingt ans. Bilan d’un échec ?
Article mis en ligne le 21 septembre 2022

Il est temps de faire un bref bilan de la revue et des éditions Ni patrie ni frontières créées en septembre 2002. Ce bilan aura malheureusement une tonalité extrêmement personnelle dans la mesure où cette activité de publication, de republication ou de traduction d’articles ou de livres n’a jamais été le fruit d’un travail collectif, même si trois ou quatre camarades m’ont donné un coup de main temporaire, pour tel ou tel livre ou numéro de revue, au cours de ces vingt années.

L’idée originelle découlait d’un constat assez simple : les militants des différentes tendances marxistes ou des divers courants anarchistes ignorent leurs positions respectives ou alors les connaissent de façon très superficielle. Pour celles et ceux qui se réclament encore du (défunt ?) « mouvement ouvrier », chaque courant connaît fort peu les écrits des grands penseurs des courants « révolutionnaires » concurrents.

L’objectif initial était donc de mettre ensemble dans un même numéro de revue, voire dans un même livre, des articles défendant des points de vue opposés sur des questions fondamentales pour les militants « révolutionnaires » d’hier comme d’aujourd’hui. Comme me le fit justement remarquer un ami à l’époque, ce projet reposait sur une sorte d’« éclectisme » ou « d’œcuménisme offensif ». Eclectisme et œcuménisme parce qu’aucun groupe ni individu ne détient, à lui seul, la vérité — si tant est qu’elle existe ; offensif, parce qu’il ne s’agissait pas de gommer les différences et les divergences politiques, mais d’en débattre sereinement pour progresser ensemble, même si nous empruntons des routes séparées.

Idéalement, cela aurait pu créer un modeste outil de formation politique pluraliste et un support (potentiel) de discussions, même si, dès le départ, je n’avais pas trop d’illusions sur la portée d’un tel projet. Cette démarche utopique se situait à contre-courant des mœurs sectaires et des idées dogmatiques dominantes dans les milieux qui se prétendent « radicaux » ou « révolutionnaires ». Et ce travail devait être accompagné de nombreuses traductions, afin de dépasser le cadre étriqué des échanges entre militants francophones qui ignorent la production militante dans d’autres langues, et connaissent peu les réalités politiques et sociales que doivent affronter leurs « camarades » ou « compagnons » en dehors des frontières de l’Hexagone.