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Ni patrie ni frontières
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João Bernardo : Ukraine. Avant et après
Article mis en ligne le 18 juin 2022
dernière modification le 3 août 2023

Pour notre part, il n’y a pas, et il n’y aura jamais, de dialogue possible avec les défenseurs de cette agression et de cette invasion.

En plein XXIe siècle, une puissance nucléaire a déclenché une guerre de conquête et d’annexion de territoires contre un pays voisin, sans parler du pillage des biens, nous plaçant devant un événement que nous pensions appartenir définitivement au passé. L’Europe n’a pas connu de guerres de conquête depuis l’époque napoléonienne. Même les troubles militaires permanents en Afrique reposent sur des guerres civiles et, dans les cas de l’Érythrée et du Sud-Soudan, sur des guerres de sécession, mais jamais sur des guerres de conquête. Et les guerres désastreuses et mal planifiées menées par les États-Unis contre l’Irak et l’Afghanistan visaient à changer des régimes politiques et non à conquérir des territoires ou à intégrer des populations.

Face à ce fait extraordinaire, aux répercussions politiques et économiques mondiales, que fait une partie considérable de la gauche, ou ce qu’il en reste et qui utilise encore ce nom ? Elle absout ou, plus hypocritement, elle atténue la responsabilité du régime russe, en prétendant que, avec cette guerre, ce régime s’opposerait à un groupe de puissances encore plus fort et plus agressif. Ce sophisme n’est ni occasionnel ni naïf. Examinons donc son pedigree.