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Anarchisme, antisémitisme et... fascisme ? (3)
Article mis en ligne le 20 février 2022

Si, au départ, dans cette série d’articles, mon propos était de mettre au jour les positions judéophobes de certains anarchistes, et la façon dont elles étaient mises sous le tapis par les anarchistes du XXIe siècle sous des prétextes divers (exactement comme les marxistes de toute obédience le font avec Marx et Engels, ou d’autres marxistes), la traduction des articles de J. Salwyn Schapiro, de Nicola Chiaromonte et de Ian McKay m’a amené à m’intéresser à une autre question. Non pas la filiation directe Proudhon-Mussolini-Hitler (thèse absurde de Salwyn Schapiro), mais la permanence de certains éléments de l’idéologie proudhonienne qui facilitent des convergences entre la gauche et l’extrême droite en 2022.

On peut le constater très concrètement, en France, dans les propos des gilets jaunes, comme dans ceux, plus récents, des antivax et antipass sanitaires. Tous ces prétendus défenseurs de la « liberté », tous ces braves gens qui avouent fièrement n’avoir jamais fait de politique et n’avoir jamais fait grève (!) après des décennies d’agressions contre la classe ouvrière, tous ces hommes et ces femmes qui n’ont que le mot « collabos » à la bouche et s’approprient l’étoile jaune, reprennent une partie du discours populiste pseudo radical que l’on trouvait déjà chez Proudhon au milieu du XIXe siècle. Cela devrait poser question... si les militants voulaient sortir de leurs discours automatiques.

Et, comme ce qui se passe dans la prétendue « France d’en bas » a toujours des échos dans ladite « France d’en haut », il est intéressant de noter que, au XXIe siècle, certains intellectuels ou publicistes situés aux deux extrémités du champ politique sont encore fascinés par les aspects les plus ambigus voire réactionnaires de la pensée de Proudhon. Voici une liste non exhaustive de ces personnages :