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Léon Prouvost : Révolutionnaires et quakers devant la guerre
Article mis en ligne le 29 avril 2017

L’Idée Libre n°36 - 1921
Il me paraît intér­essant, main­te­nant que plus de deux années se sont écoulées depuis la signa­ture de l’armis­tice, de mon­trer quel a été le rôle, lors de la déc­la­ration de la guerre, et pen­dant sa durée, de ceux qui s’inti­tu­laient « paci­fis­tes » et « anti­mi­li­ta­ris­tes ». Au moment de la déc­la­ration de guerre, les paci­fis­tes bour­geois ont marché avec les gou­ver­nants : ils ont du reste été, pen­dant toute la durée de la tuerie, les plus fer­vents jusqu’aubou­tis­tes.
Les socia­lis­tes, eux, qui avaient agité l’opi­nion publi­que contre la loi de trois ans, qui avaient déclaré dans de nom­breux mee­tings qu’en cas de mobi­li­sa­tion il fal­lait y rép­ondre par l’insur­rec­tion, ont suivi les diri­geants ; et les par­le­men­tai­res socia­lis­tes ont voté par accla­ma­tion les crédits, sont entrés dans les conseils des gou­ver­ne­ments et ont poussé à la guerre comme les autres partis. Bourgeois, socia­lis­tes, roya­lis­tes, répub­licains et catho­li­ques, tous ont marché avec le même entrain. Et lors­que je vois des jour­naux comme La Vague,et d’autres répéter sans cesse : « Éle­cteurs, nommez des socia­lis­tes, et vous évi­terez la guerre », je ne puis m’empêcher de rire, sur­tout lors­que ce sont les mêmes indi­vi­dus qui par­lent ainsi et qui ont voté les crédits de la guerre ! Il faut juger les hommes, non sur ce qu’ils disent, mais sur ce qu’ils ont fait. Voyons main­te­nant le rôle des « anar­chis­tes ».