Entretien réalisé par Stephen Cheng, mai 2007
Si vous n’avez jamais entendu parler des Antideutsch, cet article risque de vous décevoir un peu, car Bruhn s’adresse en réalité à un lectorat qui connaît bien ce mouvement. Les organisations et les noms cités appartiennent presque tous à la sphère intellectuelle allemande et autrichienne.
Pour tirer profit de cet entretien, mieux vaut donc commencer par lire le livre de Robert Ogman Contre la nation. Le mouvement antinational en Allemagne (1) qui offre une introduction claire à la situation de l’Allemagne des années 1960 jusqu’à la chute du Mur et à l’apparition des Antideutsch. Pour approfondir, vous pourrez continuer par l’article de Raphael Schlembach « Vers une critique du mouvement antideutsch » (2). Et enfin, si le sujet vous passionne, vous terminerez éventuellement votre parcours de découverte par la lecture de la thèse d’Anne Joly (3).
Signalons que au moins quatre articles (4) de Joachim Bruhn (1955-2019) ont été traduits en français. Même s’ils ne donnent pas une idée complète de sa réflexion, ils offrent quelques pistes . Enfin, annoncées par un astérisque*, des notes explicatives figurent à la fin de l’interview pour que les lecteurs s’orientent dans le maquis des sigles et des patronymes.
La traduction de cette interview fait partie d’un effort pour mieux comprendre trois questions indissolublement liées dans le contexte allemand, même si elles ne le sont pas du tout dans d’autres pays (déconnexion qui, à son retour, devrait poser question à tout individu doué de sens critique, particulièrement en France) : la critique impitoyable des notions d’Etat/patrie/nation (en tout cas, au début du mouvement antideutsch ) ; la compréhension de l’antisémitisme moderne ; et la critique de l’antisionisme – ou au moins de ses limites, de mon point de vue qui n’est pas du tout celui des Antideutsch, même s’il me semble utile que leurs textes soient connus et débattus.
Y.C., Ni patrie ni frontières, 8 novembre 2020
1. http://npnf.eu/spip.php?article733
2. http://mondialisme.org/spip.php?article2881
3. Les gauches radicales est- et ouest-allemandes à l’épreuve de la nation réunifiée (depuis 1990) », (disponible en ligne : https://edoc.hu-berlin.de/handle/18452/17996.
4. « De l’antisémitisme à l’antisionisme », http://solitudesintangibles.fr/de-lantisemitisme-a-lantisionisme-joachim-bruhn/ (NdT) ; « Le corps alerte rouge » (1989), « L’antifascisme comme ersatz de révolution » (1991) ; et « Le sens de la vie et la politisation de la RAF » (1990) tous trois disponibles sur le site de la revue Temps critiques, http://tempscritiques.free.fr/spip.php?auteur8
