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Thomas Haury (2003) Sur l’antisémitisme à gauche en Allemagne
Article mis en ligne le 1er mai 2020

PRESENTATION de Cathy Nugent (Alliance for Workers Liberty)

Thomas Haury a beaucoup écrit sur l’antisémitisme à gauche en Allemagne avant et après la réunification. Son œuvre la plus connue est Antisemitismus von links. Kommunistische Ideologie, Nationalismus und Antizionismus in der frühen DDR (L’antisémitisme à gauche. L’idéologie communiste, le nationalisme et l’antisionisme durant les premières années de la RDA, Hamburger Edition, 2002), une longue étude sur l’antisémitisme (l’antisionisme) durant les premières années de la République démocratique allemande. Parmi les autres écrits de Haury figurent des articles comme « Goldhagen est soutenu par la droite et critiqué par la gauche. La gauche allemande dans le débat sur Goldhagen » (« Goldhagen gegen rechts verteidigen und von links kritisieren. Die deutsche Linke in der Goldhagen-Debatte ») et « La logique de l’antisionisme allemand » (« Zur Logik des deutschen Antizionismus »).
Dans ce texte, Haury appelle la gauche à « se mobiliser et à dénoncer la nature réelle de l’antisionisme, et à ne plus le laisser se présenter comme de "gauche" ».
Nous présentons ici les extraits d’une intervention de Thomas Haury à Halle-sur-Saale en 2003. L’auteur expose les arguments qu’il a développés dans « De la logique de l’antisionisme allemand » (« Zur Logik des deutschen Antisemitismus »). Haury définit l’antisémitisme moderne comme une réaction contre l’évolution du capitalisme. Pour lui, l’antisémitisme n’est pas une forme de racisme, mais une idéologie qui fournit une « clef » du fonctionnement du monde. L’« antisionisme » et l’« anti-impérialisme » de la gauche d’aujourd’hui, selon Haury, expliquent le fonctionnement du monde en des termes similaires à ceux de l’antisémitisme. Par conséquent, conclut Haury, lorsque le conflit israélo-palestinien est analysé selon la grille de lecture fournie par l’« anti-impérialisme » de gauche contemporain, le résultat est un « antisionisme » qui repose sur des stéréotypes antisémites.
Haury est sans doute trop catégorique dans son rejet indifférencié de la « gauche » (et d’ailleurs on ne sait pas toujours de quelle « gauche » il parle). Ce qu’il écrit doit également être compris dans le contexte spécifique des débats qui traversent la gauche allemande. En même temps, Haury critique l’antisionisme de gauche pour ce qu’il est : une forme d’antisémitisme, qui s’exprime dans le langage d’un pseudo-anti-impérialisme .