Paul Lafargue est né en 1842, à Santiago de Cuba. Il vient vivre en France avec sa famille et il y étudie la médecine. Proche des idées de Proudhon au départ, il fait la connaissance de Marx et Engels au sein de la Première Internationale. En 1868, il épouse Laura Marx, la deuxième fille de Marx, et entame une longue carrière politique. Condamné à la prison à deux reprises, il milite au sein du Parti ouvrier de Guesde, puis de la SFIO. Lafargue combat le millerandisme ( la participation à un gouvernement bourgeois). On connaît généralement Lafargue pour des détails biographiques n’ayant pas grand rapport avec ses capacités de réflexion : il était métis, fut le gendre de Marx et s’est suicidé avec sa femme à 70 ans. Avec un peu de chance, on sait qu’il a commis un pamphlet au titre très accrocheur Le droit à la paresse – et pour cela souvent réédité. Mais on sait moins qu’il était un athée militant et a laissé derrière lui quelques écrits théoriques intéressants. Ce texte très actuel tente d’expliquer l’irréligion croissante des ouvriers et les raisons de l’attachement viscéral de la bourgeoisie et des intellectuels à la religion. Certains ne manqueront pas de le trouver « mécaniste », mais ce « mécanisme »-là est sacrément sympathique !
Ni patrie ni frontières