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NPNF n° 40-41 (septembre 2012) - Révoltes en Tunisie et en Egypte - Haine de l’autre, racisme et religion - Castoriadis et le monde arabo-musulman
Article mis en ligne le 5 juillet 2020
dernière modification le 16 juillet 2020

Présentation

Ce numéro porte essentiellement sur les révoltes dans les pays arabes. La première partie, la plus longue, contient deux imposantes brochures du groupe Mouvement communiste (« Tunisie : Restructuration à chaud de l’État après une tentative d’insurrection incomplète » et « Egypte : Compromis historique sur une tentative de changement démocratique »), qui tentent de nous donner quelques clés sur ce qui s’est passé dans ces deux pays en 2011.
En dehors de nous fournir une chronologie précise, une bibliographie, et de nombreuses données statistiques, ces articles essaient de décrire et comprendre les forces sociales et politiques en présence. Les auteurs partent d’un point de vue de classe et non de considérations sur le « conflit des civilisations » ou le retard « culturel ou anthropologique » des Arabes comme le font certains esprits distingués.

Qu’ils approuvent ou pas le parti-pris marxiste orthodoxe de Mouvement communiste et le fait que ces camarades placent au centre de leurs espérances l’auto-organisation et les luttes des prolétaires, les lectrices et lecteurs de cette revue disposeront d’analyses sociales, historiques et économiques solides, loin de tout triomphalisme gauchiste et de toute naïveté tiersmondiste.

L’idéal aurait sans doute été de publier un recueil de traductions d’articles écrits par des groupes ou des individus militant sur place, malheureusement cela ne nous a pas été possible – cette fois-ci.

La seconde partie de la revue, beaucoup plus polémique que la première, commence par souligner la complicité des régimes de Chavez et Castro avec les dictatures de Bachar al-Assad et Mouammar Kadhafi, complicité dont les fondements économiques et financiers ont apparemment échappé aux « anti-impérialistes », aux altermondialistes de tout poil, au Monde diplomatique, à Acrimed, etc. Bref, à tous ces militants qui sont prêts à payer 1 500 billets d’avion pour montrer leur solidarité avec les Palestiniens soumis au colonialisme israélien, mais pour qui les 10 000 morts (et le compteur macabre continue à tourner à toute vitesse) massacrés en quelques mois par le régime « anti-impérialiste » syrien, soutenu par Castro et Chavez, leurs idoles, n’est qu’un « point de détail »...

Un article rappelle la complicité de tous les partis de l’Internationale socialiste avec les régimes de Ben Ali et de Moubarak, car les militants ont souvent la mémoire courte, très courte.

Deux textes proposent quelques définitions provisoires des modalités du racisme, des différentes formes de discriminations, mais aussi de termes comme ceux de culture, peuple et civilisation.

Enfin, nous nous interrogeons sur la pertinence de certaines déclarations du philosophe Cornelius Castoriadis à propos du monde arabo-musulman. Cette réflexion est née d’une discussion avec un collectif de « castoriadiens » (Lieux Communs). Le débat a tourné court et s’est mal terminé, mais il aura au moins permis de révéler que, même chez des individus « radicaux » qui prétendent avoir un esprit critique ; qui affirment échapper à tous les pièges des modes intellectuelles réactionnaires ; qui dénoncent ce qu’ils appellent avec hauteur le simplisme, l’inculture et le sectarisme de l’extrême et de l’ultra gauche, eh bien, même chez ces individus-là, on trouve des pulsions xénophobes bien enracinées et des raisonnements racialisants, parfaitement ordinaires, sous un vernis intellectuel propre à épater les gogos.

Au nom du droit à la critique de la religion, de l’islam et de l’islamisme, d’une dénonciation justifiée des régimes dictatoriaux dans les pays dits arabo-musulmans, et au nom d’une prétendue nouvelle pensée « révolutionnaire » favorable à « l’autonomie » (tarte à la crème, déjà avariée, venue remplacer l’autogestion des années 60 et 70, idéologie désormais inutilisable) et à la « démocratie », ces individus tombent en fait dans les pièges les plus grossiers que nous tendent les politiciens, les médias et les intellectuels au service du pouvoir.

Triste époque...

Ni patrie ni frontières !

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