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Ni patrie ni frontières
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21-22 Sommaire
Article mis en ligne le 29 avril 2017
dernière modification le 30 avril 2017

* N° 21-22 - Novembre 2007 – 400 pages, 10 €

La plupart des textes de ce treizième numéro (1) tournent autour des multiples facettes des offensives patronales et étatiques, principalement en France et en Europe. Qu’elles se déroulent sur le terrain électoral, idéolo-gique ou social, de Tony Blair à Nicolas Sarkozy en passant par Rita Ver-donk, Christoph Blocher ou les frères Kaczinski, partout les travailleurs prennent des coups, en particulier la fraction la plus fragile du prolétariat, les immigrés.

Tout d’abord nous abordons le cas de Sarkozy Ier. Ce politicien réac-tionnaire a été confortablement élu, contrairement aux pronostics de tous ceux qui fanfaronnaient sur la prétendue « victoire du non » depuis 2005. Cette pitoyable « gauche de la gauche » - qui a bien sûr fini par voter pour la « néo-socialiste » (2) Royal - a donc vu, « logiquement », dans le résultat des dernières élections présidentielles et législatives une grave « défaite de la classe ouvrière » - à l’exception de Lutte ouvrière, qui a su garder la tête froide tout en appelant à voter... pour Royal ! « De Arlette c’est chouette » (graffiti LO des années 70) à Arlette vote Royal, quel chemin parcouru !

Gageons que l’extrême gauche et les altermondialistes nous referont le même cinéma pour les municipales de 2008 : ils dramatiseront les enjeux pour toucher leurs prébendes étatiques. Comme le souligne Le Prolétaire, citant le Journal Officiel du 1er janvier 2007, le PT, LO, la LCR et le PCF ont reçu, en l’an 2006, respectivement 62 508 €, 495 169 €, 525 707 € et 1 882 156 €. On comprend pourquoi ces « défenseurs des travailleurs » veu-lent régulièrement que nous déposions leur petit bulletin dans l’urne. On est très loin de l’utilisation du Parlement comme une « tribune » révolutionnaire pour soutenir les luttes des exploités, et de la propagande pour les Soviets que proposait l’Internationale communiste quand elle inventa le « parlemen-tarisme révolutionnaire ».

Pour échapper aux miasmes « démocratiques », vous pourrez ensuite res-pirer les flammes et les vapeurs d’essence euphorisantes des « émeutes » de novembre 2005 en compagnie d’un anthropologue italien. Emilio Quadrelli a interviewé ce qu’il appelle des « guérilleras noires » dans les banlieues françaises : nous tentons d’instiller un peu de réalisme face aux envolées ly-riques de cet intellectuel « radical », dont les raisonnements se rapprochent de ceux développés en France par les Indigènes de la République ou le MIB (Mouvement de l’immigration et des banlieues).

Nous vous invitons ensuite à vous pencher sur les campagnes électorales de l’extrême gauche entre 1968 et 1988 à travers une série d’articles écrits à l’époque par le mensuel Combat communiste - petit groupe exclu de Lutte ouvrière en 1974 pour son refus de voir dans l’URSS autre chose qu’une société d’exploitation. Ces textes constituent une petite piqûre de rappel afin de ne pas oublier que l’opportunisme électoral des trotskystes a une longue histoire et des racines profondes.

Karim Landais nous propose ensuite une analyse du Parti des travail-leurs, parti pour lequel les élections constituent aussi une activité impor-tante, même s’il n’a pas autant la cote auprès des médias qu’Arlette et Oli-vier.

Nous poursuivons par quelques articles récents sur les élections de 2007 dont ceux de la CNT-AIT, de féministes abstentionnistes, ainsi qu’une ana-lyse de Mouvement communiste sur la situation politique après l’élection de Sarkozy.

Evoquant des sujets nettement plus graves et importants que les péripé-ties politiciennes, Marie-Cécile Plà, militante de RESF, aborde les souf-frances des enfants de sans-papiers, et la question du rapport à la loi.

La revue explore ensuite les sombres réalités de cinq pays :

les Pays-Bas et leur politique d’intégration forcée, ainsi que la situation des immigrés des Pays de l’Est par le groupe libertaire néerlandais De Fa-bel van de illegaal, 
 
 la Grande-Bretagne et le bilan du blairisme par Workers Fight, organisation britannique sœur de Lutte ouvrière, 
 
 Cuba et la façon dont le régime traite les questions du racisme et de la « marginali-té », d’après Sam Farber, 
 
 les Etats-Unis et les mécanismes de ce qu’il est convenu d’appeler le « racisme institutionnel » (ou « racisme systémique »), grâce aux contributions de deux camarades américains, Wil Barnes et Afreeye Balanz, 
 
 et l’Argentine avec un article historique sur l’un des premiers sociaux-démocrates de ce pays (un texte paru dans la revue du Partido Obrero, En defensa del marxismo). 
 Ce numéro dénonce ensuite le pillage des pays de l’Est par les entreprises françaises (on est loin des dommages imaginaires causés par la présence en France de quelques di-zaines de « plombiers polonais » ; il s’agit ici de dizaines de milliers de tra-vailleurs est-européens licenciés grâce aux manœuvres des multinationales françaises ou réduits à des salaires de misère par celles-ci). Nous lançons quelques pistes à propos de l’apparition récente des « questions noires » en France, tout en proposant une première chronologie qui sera enrichie et dé-veloppée par la suite. Patsy décortique méthodiquement le discours de Da-kar prononcé par Nicolas Sarkozy et rédigé par Henri Guaino. Et enfin nous abordons quelques-uns des problèmes posés par la création d’un (très hypothétique) « nouveau parti anticapitaliste ».

1/11/2007

1. Voir « Ni patrie ni frontières a 5 ans : petit bilan ».

2. 3. Voulant fébrilement chercher une origine « étrangère » à la prétendue nouvelle droitisation du PS sous la houlette de la très catholique Dame du Poitou, la plupart des commentateurs de gauche et d’extrême gauche ont vilipendé le « blairisme » de Ségolène Royal, quand ce n’est pas son « clintonisme » (cf. les propos du sénateur Mélenchon, ex-trotskyste, tout comme Julien Dray, autre partisan de l’ « ordre » et grand ami des flics, mais qui, lui, roule pour Mme Royal).

4. En fait, un courant social-démocrate français a déjà tenté de concur-rencer la droite sur ses « valeurs » : ceux que l’on appelait les « néos » dans les années 30. On ne se souvient généralement d’eux que pour dénoncer ceux qui, comme Marcel Déat, ont fini par collaborer, quelques années plus tard, avec Pétain et les nazis, mais on oublie qu’ils faisaient, face à la montée de l’extrême droite, un calcul pas très éloigné de celui de l’énarque poi-tevine :

* ils voulaient se montrer aussi patriotes que les courants fascistes ou fascisants de l’époque, afin de conquérir les couches populaires que l’extrême droite de l’époque commençait à dangereusement influencer ;

* ils souhaitaient attirer les « classes moyennes » et ne plus seulement s’appuyer sur la classe ouvrière (aussi incroyable que cela puisse paraître, la SFIO parlait encore du « prolétariat » ... dans ses discours du dimanche) ;

* ils vantaient déjà des « valeurs » comme « l’ordre, l’autorité et la na-tion » qu’apprécient tellement aujourd’hui les Valls, Bouti, Dray, Royal, Chevènement, et autres adjudants de la gauche.

Même si les « royalistes » actuels n’ont pas du tout le même projet éco-nomique que les « néos » des années 30, puisque ces derniers étaient favo-rables à des nationalisations importantes et lorgnèrent ensuite vers le fascisme, nul besoin d’aller chercher un quelconque coupable « bushien » ou « blairiste » pour expliquer leurs dérives actuelles. Mais la quête compulsive d’un bouc émissaire « étranger » permet à la gauche et à l’extrême gauche (qui appellent parfois Sarkozy « Nagy-Bocsa » pour renforcer encore son côté « alien » - rappelons qu’un alien, en anglais, n’est pas seulement un mec zarbi venu d’une autre planète, mais surtout un étranger...) d’ignorer les ra-cines bien françaises des tendances réactionnaires de la social-démocratie gauloise.

Ni patrie ni frontières a 5 ans : petit bilan

LE « PETIT DEMAGOGUE » ET LA DROITE GAULOISE

Une partie significative des travailleurs a voté pour Sarkozy... - Débat sur la signification de l’élection de Sarkozy - Le gouvernement Sarkozy n’est pas « Vichy II » (BH) - Une lente ascension au service de la bourgeoisie - Les 7 étapes de la carrière du « Petit Démagogue » - Sarko-Neige et les 7 Milliardaires - Un parti conservateur de masse ? - Les fédérations de mé-tiers de l’UMP - Radio Courtoisie ou Radio Sarkozy ? - Valeurs, flics et sociologues - « La patrie, tu l’aimes... ou tu la quittes. » - Quelques livres : Un pouvoir nommé désir, De Neuilly à l’Elysée, Libre, Ensemble, Le Petit Démagogue, Sarkozy connection

BANLIEUES ET GUÉRILLA URBAINE

Emeutes et contes de fées pour radicaux - Forces de répression et guéril-la urbaine - Sur les différentes formes de lutte armée - La racialisation des questions sociales mène à une impasse - Sur l’article de Quadrelli (Wil Barnes)

TROTSKYSTES

ET OBSESSIONS ELECTORALES

Textes de Combat communiste - La longue marche vers l’électoralisme (1978) - Quand la LCR succombe aux sirènes de la Gauche (1976) - Lettre ouverte à un (e) camarade de la LCR (1977) - Le score des révolutionnaires (1978) - La LCR et le deuxième tour (1978) - Lutte ouvrière face aux mesures Stoléru (1978) - Ouvriers contre capitalistes ou « petits contre gros » ? (1978) - Les révolutionnaires et les élections européennes (1979) - LO, le PCF et les immigrés. Autopsie d’un virage (1981) - L’extrême gauche et les présidentielles (1981) - Les listes LO-LCR, une coalition électoraliste (1983) - L’extrême gauche n’a pas mordu sur le PCF (1983) - Lutte ou-vrière et la crise (1986) - Où sont donc passées les idées révolutionnaires ? (1986) - Lutte ouvrière et les élections (1988) - Elections : on prend les mêmes et on recommence - Karim Landais : Le lambertisme à la croisée des chemins (1988) - NPNF : Quelques pistes pour un bilan du trotskysme - Faillite du trotskysme

ELECTIONS 2007

Quand la gauche roquefort flirte avec la gauche pourrielle - Le stali-nisme existe-t-il encore ? - Pourquoi, nous, féministes, n’appelons pas à vo-ter pour S. Royal - CNT-AIT : Foire aux questions abstentionniste - Retour sur les élections - Mouvement communiste : Le retour de l’Etat fort -

INTERNATIONAL

Grande-Bretagne : Un bilan de dix ans de blairisme - (Workers Fight) - Pays-Bas (De Fabel van de illegaal) : Halte à l’intégration forcée ! - Comme il nous plaira - Comment les Pays-Bas font trimer les migrants d’Europe de l’Est - Argentine : German Avé Lallemant et les origines du socialisme ar-gentin (Hernan Diaz, En defensa del marxismo, 1997) - Etats-Unis : Ra-cisme institutionnel et action affirmative ; Définitions ; Hypothèses ; Pièges à éviter (Afreeye Balanz) - Bref dialogue (Y.C. et A.B.) - Bref commentaire (Wil Barnes) - Cuba : Race et « marginalité » (Samuel Farber) - Pays de l’Est : Pillage « à la française »

SOUFFRANCE DES ENFANTS ET RAPPORT A LA LOI

(Marie-Cécile Plà)

« QUESTIONS NOIRES ? » Africains, Antillais et Franco-Africains - Ebauche d’une chronologie

QUAND SARKOZY PARLE DE L’AFRIQUE (Patsy)

UN « NOUVEAU PARTI ANTICAPITALISTE » ?

NOTES DE LECTURE

Théories du complot et Da Vinci Code - Résistances irakiennes contre l’occupation, l’islamisme et le capitalisme, interviews recueillies par Nico-las Dessaux - Eric Dupin : A droite toute - Michel Naumann : M.N. Roy, un révolutionnaire indien et la question de l’universel

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À propos du n° 21-22

Ni patrie ni frontières propose à la lecture des dossiers thématiques compilant textes anciens et inédits, pour une part de langue anglaise, éma-nant de militants connus ou inconnus de la galaxie révolutionnaire (trots-kyste, anarchiste, etc.). Elle propose donc souvent des textes inconnus au petit monde militant français, ce qui n’est pas le moindre de ces mérites. L’intérêt de Ni patrie ni frontières , selon moi, est qu’elle permet de vivifier la confrontation d’idées et de pratiques au sein du mouvement révolution-naire. Elle donne à lire, à réfléchir, à penser. Et j’espère ne pas me trom-per en avançant qu’Yves Coleman doit apprécier ces propos tenus en son temps par Victor Serge : « Dans la pratique, la seule chose qui puisse empê-cher l’entente de tous les révolutionnaires pour une action commune, c’est l’étroitesse d’esprit de ceux pour qui toute pensée différente de la leur est nuisible. » Le dernier numéro, « Offensives réactionnaires », proposent entre autres trois forts dossiers : le premier s’intéresse à Nicolas Sarkozy et s’intitule « Le « Petit Démagogue et la droite gauloise » ; le second, « Ban-lieues et guerilla urbaine », revient sur les émeutes de 2005 et notamment sur les thèses développées par un militant italien Emilio Quadrelli ; le troi-sième dossier, « Trotskystes et obsessions électorales », est une compilation de textes du groupe Combat communiste datant des années 1970 et 1980 critiquant les stratégies électorales de Lutte Ouvrière et de la LCR. Patsy, « Le monde comme il va », Alternantes FM 98.1 Mgh

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Après cinq ans d’existence, Ni patrie ni frontières , ce curieux OVNI de la galaxie critique, a conquis sa place dans le monde des revues politiques. Par son iconoclastie assumée, par le ton qu’elle adopte, par la richesse des textes et des traductions qu’elle produit, on pourrait même dire qu’elle est devenue diablement nécessaire à qui refuse le « politiquement correct » du prêt-à-penser gauchiste (et libertaire) en matière de radicalité. Sortie dans une nouvelle maquette au format livre, sa dernière – et fort copieuse – li-vraison nous le prouve une fois de plus, en s’intéressant, par exemple, à la manière dont, à l’occasion de la campagne présidentielle, l’extrême gauche et « certains libertaires dopés aux amphétamines d’un antifascisme mythologique » firent de Sarkozy une sorte de réincarnation de Vichy (ou même… de Hitler). Degré zéro de l’analyse politique, cette volonté de dia-bolisation de qui, n’était en fin de compte, que le candidat adoubé du capi-talisme réellement existant, prouve surtout la totale inadéquation entre le verbiage catastrophiste d’un sous-gauchisme éculé et les conditions modernes de la domination.

La même crétinerie, nous rappelle Ni patrie ni frontières , fut à l’œuvre – du côté de l’extrémisme sans risque (plus souvent ultragauche et post-situ cette fois) – dans l’analyse fascinée des « émeutes de banlieue » de l’automne 2005. Sur ces thématiques parallèles, on lira avec grand profit les deux dossiers centraux de ce numéro : « Sarkozy et la droite gauloise » et « Banlieues et guérilla urbaine ». À contretemps, n° 29, janvier 2008

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(…) Regroupés un peu artificiellement sous le titre « Offensives réac-tionnaires », des sujets très variés sont abordés (…). C’est documenté, argumenté, précis. (…) après 5 années d’existence Ni patrie ni frontières n’a qu’un nombre limité de lecteurs, même si sa version électronique sur mondialisme.org est davantage consultée. Il est vrai que le ton, direct, ne doit pas lui faire beaucoup d’amis. (…) Les adeptes de vifs débats ne doivent surtout pas s’abstenir de lire ces 400 pages ! A contre-courant n° 191, janvier 2008-


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