L’absurdité de la politique reprend des arguments déjà développés dans les deux textes précédents de Pouget et Sébastien Faure, notamment celui de l’efficacité de la « grève électorale », mais en répondant à une série d’objections. Autant la critique de Paraf-Javal sonne souvent juste, autant on ne peut que constater l’absence de propositions concrètes pour inventer une autre société, « communiste libertaire », sans la règle de la majorité et sans « prendre le pouvoir ». Comment mettre en place une société où la conviction ne reposerait que sur l’usage de la « raison », comme le souhaite l’auteur – et comme le souhaitent sans doute beaucoup de révolutionnaires, du moins tous ceux qui ne sont pas des apprentis bureaucrates ? On retrouve là un des « trous noirs » de la pensée anarchiste qui refuse le plus souvent d’envisager une « période de transition » du capitalisme au socialisme. Ce refus peut sembler justifié quand on voit ce qu’a donné la dictature dite du prolétariat en URSS des années 1917-1924, dictature encore défendue par les groupes trotskystes actuels, mais il suppose, a contrario, une révolution mondiale et concomitante... (YC)
Paraf Javal : L’absurdité de la politique
Article mis en ligne le 30 avril 2017
dernière modification le 25 mai 2017