Compil’6 : Polémiques et antidotes contre certains mythes et mantras gauchistes (anthologie), 2011, 12 €
Cette sixième compilation regroupe des textes parus dans la revue Ni patrie ni frontières entre 2002 et 2007 quand elle était photocopiée et qui n’ont pas été repris dans les cinq premières « compil’ » de la revue (1), mais aussi des articles uniquement publiés sur Internet entre 2002 et 2010 et quelques textes inédits. Ils sont présentés par ordre chronologique, mais aussi accompagnés d’un index thématique pour ceux qui préféreraient les lire dans un autre ordre.
La majorité de ces textes sont liés à des questions générales ou des problèmes d’actualité débattus dans les milieux d’extrême gauche, d’« ultragauche » ou libertaires, depuis 2002. Enfin, quelques-uns traitent de faits divers ou d’émissions de télévision.
Les positions politiques défendues ici n’ont absolument rien d’original. Elles ne font que rappeler quelques principes élémentaires susceptibles de garantir à la classe ouvrière son indépendance par rapport à l’Etat, aux partis bourgeois, staliniens et sociaux-démocrates, et aux bureaucraties syndicales. Tout en défendant l’idée que l’abolition du travail salarié, du capital et de l’Etat reste une perspective historique crédible.
Ces principes ont structuré l’action du mouvement ouvrier, dans ses composantes anarchistes ou marxistes les plus radicales, depuis un siècle et demi. Et ils sont désormais oubliés, reniés ou falsifiés par une bonne partie des « révolutionnaires », toutes tendances confondues. Lassitude, usure, démoralisation, opportunisme, carriérisme, dogmatisme, ignorance ? Les causes de ce recul historique sont multiples.
Mais la défense de quelques principes « communistes » (au sens que ce mot avait originellement au XIXe siècle) ne suffit pas.
Il faut aussi éviter d’employer un jargon pour initiés, et ne pas se dissimuler derrière des citations des Saintes Ecritures marxistes ou anarchistes. Apprendre à penser par soi-même, contre les groupes pseudo-radicaux, les littérateurs qui se constituent une cour d’admiratrices et d’admirateurs en se prétendant invisibles et anonymes, les détenteurs d’une hypothétique science marxiste, les universitaires cherchant à construire une nouvelle niche quitte à se déguiser en radicaux chics, les découvreurs de Nouvelles Théories qui recyclent des vieilleries réformistes un peu comme les théoriciens du New Age recyclent des hérésies médiévales, etc..
De plus, l’étatisme capitaliste (social-démocrate ou stalinien) et le nationalisme tiers-mondiste continuent à sévir. Ces idéologies réapparaissent sous des formes toujours aussi létales. Y compris dans les courants altermondialistes, écologistes, antiracistes ou féministes qui ont fréquemment servi de leurres à la « jeunesse radicalisée ».
Certes, ces « nouveaux mouvements sociaux » ont contribué à politiser de nouvelles générations et considérablement élargi le champ potentiel des futures transformations qu’une Révolution sociale devrait envisager. Mais ne soyons pas naïfs pour autant : de vieux thèmes réactionnaires ont réapparu en même temps, produits par l’idéologie spontanée des militants de base ; diffusés par de vieux crocodiles staliniens, sociaux-démocrates ou d’extrême gauche qui cherchent inlassablement à faire peau neuve ; influencés par des courants religieux ou « identitaires » , etc.
Il faut donc savoir aller à contre-courant, prendre à rebrousse-poil les militants, secouer leur conformisme, leur paresse intellectuelle et leur conservatisme. Voir ce qui se cache derrière la langue de bois de leurs dirigeants, mais aussi sous le langage sophistiqué des intellectuels qui se donnent un vernis contestataire ou « antilibéral ». Impossible de s’arrêter à la dénonciation du seul « libéralisme » ou du « social-libéralisme ». Il faut aussi démasquer les ennemis de l’universalisme, les défenseurs prétendument désintéressés des « identités » nationales, régionales, ethniques ou sexuelles, qui essaient de nous vendre l’illusion d’un capitalisme « à visage humain », « durable » ou « équitable »
Disséquer certains lieux communs ou idées reçues qui font consensus dans l’extrême gauche, dans le mouvement libertaire, voire plus généralement à gauche, telle est l’une des fonctions que tente de remplir Ni patrie ni frontières depuis 2002.
De nombreux textes ici reproduits ont circulé, avant leur parution, entre plusieurs camarades qui ont pris le temps de donner leur point de vue, de souligner des erreurs et d’exprimer leurs désaccords. De plus, le fait que les articles aient souvent été postés sur Internet avant d’être publiés sur papier m’a permis parfois de mieux préciser certaines idées.
Depuis septembre 2002, la revue Ni patrie ni frontières a donc bénéficié des conseils, des critiques fraternelles, des encouragements, de l’aide matérielle de nombreuses personnes que je tiens ici à remercier.
Je pense notamment à Ben, Benoît, Céline, Charles, Christian, Christophe, Damien, Eric, Guy, Jacques, Jean-François, Jean-Pierre, Jean-Luc, Karim (décédé en 2005), Luc, Marie-Cécile, Michèle, les trois Nicolas, Nicole, les deux Philippe, Ronald, Simone, Wil, toute l’équipe du groupe communiste libertaire néerlandais De Fabel van de illegaal (aujourd’hui dans Doorbracht) et bien sûr la cinquantaine d’abonnés fidèles ou… infidèles qui suivent la revue depuis ses débuts.
(décembre 2010)
1. Les cinq compilations précédentes de Ni patrie ni frontières portaient sur les thèmes suivants : (1) Sionisme et antisionisme, antisémitisme et question juive ; (2) Islam, islamisme, islamophobie, (3) La Fable de l’illégalité, immigration et intégration forcée aux Pays-Bas, (4) De la violence politique et (5) Religion et politique
2.
(Les articles sans nom d’auteur indiqué en caractères gras dans ce sommaire sont de la revue Ni patrie ni frontières . Les textes sont présentés selon leur ordre chronologique de parution – sur Internet ou dans la revue – sauf quelques exceptions.)
2002
– Présentation des 2 articles suivants sur Lutte ouvrière, 5
– Les médias « de gauche » et Lutte Ouvrière, 8
– Le pseudo-« Gourou » et la Travailleuse. Ou comment Lutte ouvrière se piège elle-même, 17
– « Moralisme » ou esprit d’entreprise ? 30
– De Malatesta à Arlette Laguiller : un gouffre révélateur, 32
– Voter les yeux fermés : une curieuse conception de la démocratie (2002), 35
– N.T. : À propos de « Voter les yeux fermés… », 46
– « Tournantes », « mâles dangereux » et « classes dangereuses », 48
– Quelques précisions à propos de Ni patrie ni frontières , 50
– Guy Fargette : Principes du verbalisme « radical » (1989), 52
2003
– Un bain de haine chauvine, 63
– Adriano Sofri : A Bagdad, la liberté d’expression n’existe pas, 69
– Guy Fargette : Faiblesse des forces « anti-guerre », 70
– Guy Fargette : Misère de l’anti-guerre en Europe, 72
– Guy Fargette : Débats stratégiques aux Etats-Unis, 76
– Guy Fargette : Faut-il confondre « choc » et « conflit » ? 78
– Quelques précisions sur Huntington et la politique étrangère américaine, entretien avec Guy Fargette, 87
– A propos des « discours automatiques » contre la guerre et l’impérialisme : certitudes et questions, 96
– Extrême gauche, libertaires, grève générale et « trahisons », vrais débats, illusions et fausses polémiques, 111
– Quelques remarques sur les grèves d’avril-mai-juin 2003. Des questions « oubliées » pendant le mouvement, 123
– Sur la « pédagogie » de la droite : carottes et coups de bâton, 126
2004
– Quand la LCR cire les bottes du colonel Chavez, 129
– Le Venezuela en noir et blanc ? 132
– Interview de Miguel Rossetto, ministre trotskyste brésilien, 133
– Un ministre trotskyste à l’OMC, 135
– Aujourd’hui, ils cognent le PS, demain à qui le tour ? 136
– Débat à propos des actions contre le PS, 140
– Peut-on purger le mouvement altermondialiste de ses réformards ?147
– Les racines historiques de la laïcité, 152
– Le PCF et la laïcité, 154
– Citoyennisme ? Attraction fatale ! 155
– Vincent Présumey : À propos de deux articles sur la laïcité, 158
– Les révolutionnaires, la laïcité et le multiculturalisme, 164
– Les comiques « antiracistes » surmédiatisés renforcent les préjugés qu’ils prétendent combattre, 166
– A propos de l’émission : Les filles des cités doivent-elles se rebeller ? « Lovers » et « filles des cités », 168
– RER D et Marie L. : Religions, nations, ethnies, communautés, y’en a marre ! 171
2005
– La triste farce de la « victoire du non » Du nationalisme des partis bourgeois de gauche et des manœuvres politiciennes de l’extrême gauche, 177
– Quelques précisions à propos de « La triste farce de la “victoire du non” », 189
– Réponse à Xavier, 191
– Temps critiques : Quelques remarques sur « La triste farce de la victoire du non », 197
– Réponse à Temps critiques : Malentendus et désaccords, 202
– « Tsunami » politique ou tempête dans un verre d’eau ? 219
– Janine Booth (AWL) : Les « différences culturelles » peuvent- elles excuser le sexisme ? 226
– « Suceurs (1) » de lepénistes, chauvins antiracistes et gauchistes confus : un débat sans fin intérêt, 235
– Des agressions contre la manifestation lycéenne du 8 mars aux « émeutes » d’octobre- novembre 2005, 238
– Jim Denham (AWL) : Les fruits amers du communautarisme, 245
– Finkielkraut-Dieudonné : A chaque « communauté » son petit Farakhan et l’esclavage salarié se perpétuera, 248
– Quand les jeunes révoltés « dansent avec les loups », 252
– A propos de la police de proximité, 278
– Mai 68 = Novembre 2005 ? Du danger de certaines comparaisons hâtives, 280
– Une société de classe impitoyable ? 282
2006
– Chavez antisémite ? Le fond du problème (janvier 2006), 284
– De Mai 68 à Février- Avril 2006 : Tordons le cou à quelques mythes pour mieux comprendre le présent, 298
– Critiquer François Burgat, oui, soutenir le stalinisme, 3 fois non ! 316
2007
– « De la LCR au NPA » Quelques remarques à propos d’un article de Patrick Mignard, 319
– Chausses trappes de l’humanisme, 325
– Sur les microsectes et la nécessité d’un bilan préalable, 330
– De quelques clichés gauchistes sur les crises, 331
2009
– Christophe Bourseiller est un falsificateur et un diffamateur, 336
2010
– Misère et continuité du philostalinisme de gauche :des Quaderni Rossi à Toni Negri, 339
– Quelques précisions d’un lecteur, 345
– Jacques Wajnsztejn : À nouveau sur l’opéraïsme, 349
– Toni Negri, Jacques Wajnsztejn et le « philostalinisme de gauche », 369
– Temps critiques ou « le communisme- tout- de- suite » ? Sur les positions de Jacques Wajnsztejn à propos du terrorisme d’extrême gauche, 376
– Temps critiques : Le communisme, une médiation ? À partir d’un commentaire d’Yves Coleman, 391
– Peut-on discuter du terrorisme d’extrême gauche ou faudra-t-il attendre encore un siècle ? 410
– Les 6 péchés capitaux de la Gauche identitaire postmoderne, 413
– Les maoccidents de Jean Esptein ou comment fabriquer un livre à partir de… « rien », 420
– Les terroristes disent toujours ce qu’ils vont faire d’Alain Bauer et François- Bernard Huyghe, 425
– 4 septembre 2010 : « fêter » l’anniversaire de la IIIe République ou honorer les Communards ?, 435
– Luftmenschen : Contre la liberté d’expression, 438
– Wiecha : La conspiration des bergers allemands, 445
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A propos de
Ni patrie ni frontières , Compil n°6, juin 2011, « Polémiques et antidotes contre certains mythes et mantras « gauchistes » (2002-2010) ».
En plus de ses numéros réguliers, la revue Ni patrie ni frontières propose de temps à autre des anthologies de textes publiés antérieurement, soit sur papier, soit sur son site, toujours dans son esprit premier, celui de rappeler les fondamentaux de la lutte révolutionnaire et de discuter des derniers concepts à la mode. Ainsi que Yves Coleman l’écrit en introduction, « Disséquer certains lieux communs ou idées reçues qui font consensus dans l’extrême gauche, dans le mouvement libertaire, voire plus généralement à gauche, telle est l’une des fonctions que tente de remplir Ni patrie ni frontières depuis 2002 » (p. 2). De cet épais volume, on retiendra en particulier, outre des analyses sur la nature et la singularité de Lutte ouvrière précédemment publiées dans Dissidences (Dissidences-BLEMR n°11), des articles autour de l’absence d’un réel danger fasciste à la présidentielle de 2002, sur la nécessité de s’opposer à la guerre en Irak de 2003 tout en n’oubliant pas de s’opposer également à Saddam Hussein, sur le manque d’un véritable internationalisme de la part de l’extrême gauche ou sur le refus de toute violence physique contre des ennemis de gauche, comme le Parti socialiste. Beaucoup de textes sont signés d’Yves Coleman, parmi lesquels une analyse fouillée autour du (pseudo ?) antisémitisme d’Hugo Chavez. De ces divers écrits, se dégage une pensée révolutionnaire marquée par le refus de l’électoralisme (critiquant le triomphalisme suite à la victoire du non pour le référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen) et du multiculturalisme ; à cet égard, on signalera en particulier un texte de Janine Booth, de l’Alliance for workers liberty, sur « Les « différences culturelles » peuvent-elles excuser le sexisme ? » ou une analyse d’Yves Coleman renvoyant dos à dos Dieudonné et Finkielkraut. L’échange entre Yves Coleman et Vincent Présumey sur la laïcité française, que le premier voyait d’abord comme base d’un nationalisme de gauche, permet également d’entrer davantage dans la complexité des problèmes. On devine également un certain pessimisme sur le mouvement ouvrier actuel, qui n’aurait plus de réelle indépendance, sur le mouvement altermondialiste, accusé d’être ni révolutionnaire ni réformiste et « en grande partie sous la coupe idéologique du stalinisme » (p.375), ce dernier toujours vivace, le PCF étant censé être toujours stalinien… Une lecture qui reste en tout cas souvent fort stimulante. [Dissidences