Bandeau
Ni patrie ni frontières
Slogan du site
Descriptif du site
Même les universitaires qualifient le PVV (Parti pour la liberté) de Wilders d’extrême droite (2008)
Article mis en ligne le 27 novembre 2023

Les chercheurs de la Fondation Anne Frank et de l’université de Leiden affirment dans le Racism and Extremism Monitor que Wilders et son Parti pour la liberté (PVV) peuvent être qualifiés d’extrême droite. Une conclusion que les militants de gauche ont tirée bien avant eux, et qui est maintenant confirmée par un certain nombre d’universitaires.

Les chercheurs du Monitor soulignent que si le parti de Wilders n’est pas issu d’une tradition d’extrême droite et n’a rien à voir avec l’antisémitisme ou l’Allemagne nazie, il n’en est pas moins d’extrême droite. Cela n’est évidemment pas contradictoire. L’extrême droite ne se résume pas au nazisme. En outre, les chercheurs étayent leur verdict de manière approfondie et nuancée par des arguments solides.

De "Grands Pays-Bas"

En premier lieu, ils soulignent que le Parti pour la liberté manifeste une aversion pour l’« étranger » (xénophobie) et une orientation positive vers "le même" – ce qui lui est « similaire ». Cette aversion se reflète dans l’utilisation de termes tels que « danger d’islamisation », « islam fasciste », « tsunami » et « colons musulmans ». L’idéal du Parti pour la liberté, d’ailleurs, est un Pays-Bas sans les Antilles – « les îles voyous » – mais avec la Flandre. De "Grands Pays-Bas" qui pourraient donc être « une superpuissance économique et politique » et « un acteur sérieux sur la scène mondiale », comme le rêve Wilders.

Une deuxième caractéristique typique que partage le PVV avec l’extrême droite est son aversion pour les opposants politiques, les codes et règles de conduite politiques existants et « l’élite politique ». Le chef du parti, Geert Wilders, qualifie, dans un style politique assez différent, les opposants de « lâches professionnels », « cinglés », « lunatiques » et de « dingues ».

Autoritaire

Les chercheurs soulignent également une troisième caractéristique d’extrême droite du Parti pour la liberté : un penchant pour l’autoritarisme. Le parti défend explicitement la "loi et l’ordre" – une approche plus stricte de la criminalité et des sanctions plus sévères– mais, en interne, il est également antidémocratique et organisé d’une façon extrêmement hiérarchique. Selon les chercheurs, c’est Wilders, le seul membre du Parti pour la liberté, qui détient la quasi-totalité du pouvoir. Enfin, ils affirment que le parti peut compter sur la sympathie et le soutien des cercles d’extrême droite – le PVV exerce ce que l’on appelle une « fonction d’aimant »– mais que cela ne s’exprime pas explicitement parce que le parti n’admet pas de membres.

Par ailleurs, les enquêteurs estiment qu’il est temps que les tribunaux se prononcent sur l’éventuel caractère criminel des propos de Wilders. Ils estiment qu’il y a suffisamment de raisons pour que le ministère public ouvre un procès : Wilders criminalise des groupes de population, fomente des divisions dans la société et veut priver de droits certains groupes, notamment en fermant les frontières à tous les immigrés non occidentaux ; en imposant un moratoire sur la construction de nouvelles mosquées et écoles islamiques ; et en interdisant l’utilisation du Coran.

Action !

Les conservateurs néerlandais ne pouvaient évidemment pas laisser passer cette caractérisation explicite du Parti pour la liberté comme étant une organisation d’extrême droite. Syp Wynia, rédacteur en chef d’Elsevier, considère que Wilders est la « victime de pseudo-savants », des multiculturalistes et des partisans de l’immigration. Il accuse également les chercheurs de collaborer avec « l’extrême gauche ». Dans un style similaire, le fidèle serviteur du conservatisme néerlandais Afshin Ellian considère cette étude comme « embarrassante » et croit savoir que les chercheurs « détestent » Wilders.

Même un quotidien raisonnablement progressiste comme Trouw doute de la valeur scientifique de l’étude du Monitor . Trouw souligne le danger de l’étiquetage et estime que les opposants devraient principalement s’engager dans un débat de fond avec Wilders et son Parti pour la liberté. Une conclusion étrange, puisque l’objectif du Monitor n’est pas de présenter des arguments contre Wilders ou d’engager un débat avec ce politicien d’extrême droite, mais de présenter les résultats d’une recherche solide. Pour le débat et la discussion, nous avons des politiciens et des militants politiques.

En tout état de cause, le groupe Doorbraak se félicite des conclusions du Monitor. La recherche universitaire pourra peut-être servir de sonnette d’alarme pour certaines personnes qui ne sont pas encore totalement convaincues que Wilders et sa politique constituent un problème sérieux. En outre, comme le soulignent les chercheurs, il est temps que le gouvernement commence à appliquer ses propres lois antiracistes à cet égard. Mais la gauche ne devrait certainement pas diriger toutes ses flèches vers le ministère public. Après tout, que se passerait-il si un juge décidait plus tard, de manière inattendue, que Wilders n’est pas raciste ?
La gauche ne doit pas dépendre du gouvernement, mais construire elle-même l’antiracisme à partir de la base et prendre des mesures contre le PVV de Wilders.

(Article extrait du site de Doorbraak et traduit avec un logiciel de traduction, donc la traduction risque de ne pas être parfaite)

– Geert Wilders, un politicien populiste et d’extrême droite (2005)
https://npnf.eu/spip.php?article412

– Qui est vraiment Geert Wilders ? (2007) https://npnf.eu/spip.php?article1117

– Même les universitaires qualifient le Parti pour la liberté de Wilders d’extrême droite (2008) https://npnf.eu/spip.php?article1118

– Le Parti pour la liberté (PVV) : un parti antisocial et néolibéral (2009)

– Qui vote pour le Parti pour la liberté (PVV) ? (2009) https://npnf.eu/spip.php?article1120

– Le manifeste électoral du Parti pour la liberté (PVV) est plus raciste que celui du NSDAP d’Hitler dans les années 1920 (août 2016)
 
  Desintox : malheureusement les électeurs néerlandais n’ont PAS rejeté Geert Wilders (mars 2017) https://npnf.eu/spip.php?article1119

– Les Pays-Bas étaient déjà d’extrême droite, mais désormais on ne peut plus l’ignorer (2023) https://npnf.eu/spip.php?article1116