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Ni patrie ni frontières
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Mina Graur. Anarchisme et sionisme : Le débat sur le nationalisme juif (2001)
Article mis en ligne le 11 octobre 2023

(Ce texte a été publié dans l’ouvrage L’anarchico e l’ebreo, storia di un incontro, textes rassemblés et présentés par Amedeo Bertolo, Elèuthera, Milan, 2001. Le traducteur en français a ajouté les intertitres de cet article paru dans la revue Ni patrie ni frontières en 2004. Quant au livre rassemblant toutes les contributions, il fut publié en français sous le titre Juifs et anarchistes aux Éditions de l’Eclat, en 2008. NdT)

Ce texte analyse les attitudes anarchistes vis-à-vis du nationalisme et examine les différentes réponses fournies à la fois par les anarchistes (juifs et non juifs) à des questions liées à l’identité nationale juive, à la souveraineté politique juive et au sionisme.

En principe, un tel article devrait être très court ; dans la mesure où l’anarchisme et le nationalisme sont incompatibles, il semble évident que les anarchistes sont censés s’opposer à toutes les formes de nationalisme, chaque fois qu’ils sont confrontés à ce problème.

Cependant, les compromis idéologiques ne sont pas étrangers aux anarchistes. Dotés d’une saine dose de réalisme, ceux-ci se sont fréquemment rendu compte que la pureté idéologique devait parfois être sacrifiée, soit en vue de faire avancer leurs objectifs finaux, soit afin de fournir des solutions immédiates à des problèmes qui ne pouvaient pas attendre que les conditions soient réunies pour fournir des réponses anarchistes « correctes ».

Le problème de l’identité nationale juive relève exactement de cette situation. Au risque de transgresser les frontières du dogme anarchiste, les anarchistes juifs ont cherché un schéma qui combinerait la théorie anarchiste avec une solution possible à la quête juive d’une identité nationale.