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La santé comme industrie génératrice de valeur : La transformation de l’hôpital vers un modèle industriel moderne (Mouvement communiste)
Article mis en ligne le 10 novembre 2020

INTRODUCTION

Octobre 2020 : l’épidémie de Covid-191 est de retour et frappe dur dans de nombreux pays. Cette deuxième vague, après une première vague d’ampleur mondiale qui a poussé le système de santé à sa capacité maximale, risque de l’écrouler. Pourtant en juin dernier, en Belgique et en France, des travailleurs de la santé ont manifesté dans la rue et sur leurs lieux de travail, les hôpitaux. Sous le slogan « Du fric pour la santé publique ! Du blé pour la santé ! », ils et elles exigeaient une hausse de leur salaire et une amélioration de leurs conditions de travail. À ces revendications immédiates, s’ajoute un rejet de la marchandisation des soins, responsable de « tuer l’hôpital ».

Pourtant, le capital, et en particulier le capital collectif représenté par l’État, ne « tue » pas l’hôpital, il le rend productif de nouvelle valeur, autrement dit de profit. Quant à la santé comme bien commun et public, elle n’a jamais vraiment existé dans les sociétés divisées en classes.

L’accès complet aux soins, mais aussi à ce qu’on appelle communément la prévention, a toujours été et reste avant tout l’apanage de ceux qui peuvent se le payer. En dépit de l’élan authentiquement humaniste qui anime bon nombre de personnels de la santé en colère.

Ce texte tente de décrypter l’importante mutation à l’oeuvre depuis une quarantaine d’années au sein des hôpitaux dans les pays capitalistes avancés dotés d’un système d’assurance sociale universelle, cogérée par l’État et les dits partenaires sociaux, qu’il faudrait plutôt qualifier de corps intermédiaires de l’État . Le secteur des soins, régi dès l’instauration de la sécurité sociale par des règles de marché biaisées (fixation des prix en dehors du marché, financement étatique des entreprises hospitalières), évolue depuis les années 1980 et encore plus depuis 2008 – suite à la crise fiscale résultant de la crise financière – vers un modèle industriel moderne « classique » innervé et stimulé par la concurrence.

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