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Compil’ n° 6 : De la violence politique
Article mis en ligne le 16 juillet 2020

* Compil 4 : De la violence politique

Les questions de la violence politique et du terrorisme (ou plutôt des ter-rorismes) font régulièrement la une des médias, mais sont débattues égale-ment au sein des groupes d’extrême gauche, des organisations libertaires ou altermondialistes, voire des milieux « autonomes » ou « ultragauches ». Le problème de l’usage de la violence ne leur est pas indifférent car cette forme de combat politique fait partie de leur imaginaire collectif, elle fait écho au désir des individus d’aboutir le plus vite possible à un changement radical de société, voire de faire advenir, au forceps, un « autre monde », qu’il s’agisse d’un capitalisme mieux régulé, plus équitable et plus humain (comme le souhaitent les altermondialistes) ou de l’abolition du salariat, de l’Etat et de l’argent (comme le veulent d’infimes minorités radicales).

De la guerre en Irak menée au nom de l’aide à la « construction de nou-velles nations démocratiques » (1) aux massacres de Bombay en novembre 2008, en passant par les attentats de Madrid en mars 2004, de Londres en juillet 2005 et les attentats suicides de plus en plus fréquents en Afghanis-tan ; de la terreur que fait peser la « Résistance » irakienne sur la popula-tion à la mort lente des prisonniers d’Action directe dans les prisons fran-çaises, ce ne sont pas les occasions qui ont manqué de débattre des diffé-rentes formes de « terrorisme », de « lutte armée » ou de violence politique :

– terrorisme d’Etat américano-britannique,

– terrorisme « religieux » d’al-Quaida,

– terrorisme nationaliste d’ETA (faussement accusé des attentats de Madrid),

– terrorisme (d’extrême gauche) d’Action directe,

– terrorisme passé (réel ou supposé) des militants italiens réfugiés en France et menacés d’extradition,

– sans oublier les actes terroristes de l’armée française contre la popula-tion de la Côte d’Ivoire ou ceux de l’armée israélienne contre la population palestinienne, pour ne prendre que quelques exemples récents.

Il ne peut être question, en un seul livre, de faire le tour de ces questions complexes, d’autant que, si l’on voulait être exhaustif, il faudrait ajou-ter que le terme de terrorisme s’applique aussi aux méthodes de défense d’une révolution (la Commune) ou d’un Etat dit « ouvrier » (l’URSS de la guerre civile).

La plupart des textes présentés dans cette compil’ ont été publiés dans la revue Ni patrie ni frontières . Nous avons rajouté, pour ce livre, quatre ar-ticles de L’Encyclopédie anarchiste parus en 1934. Ce petit saut en arrière dans le temps peut être utile, car revenir aux classiques du mouvement ou-vrier permet d’éclaircir certaines questions, notamment du point de vue des principes politiques, ainsi que de mesurer ce que nous pouvons conserver du passé et ce qui ne s’applique plus au monde actuel.

La première partie de ce livre rappelle les positions classiques de cer-tains penseurs marxistes et anarchistes face à l’usage de la violence, au sa-botage, au vol, à l’illégalisme et aux différentes formes de terrorisme. On nous objectera qu’entre voler un pain dans une boulangerie et poser une bombe sur un marché, il n’y a aucun lien. Certes, cela ne fait aucun doute. Néanmoins, dans l’attitude des courants révolutionnaires face au non-respect ou à la violation des lois de la société bourgeoise, il y a des conti-nuités et des ruptures. Un révolutionnaire est un individu qui, par défini-tion, ne respecte pas les lois existantes. Que ce soit celles d’un pays démo-cratique ou d’un régime fasciste.

Car ce sont les mêmes lois qui défendent le droit de propriété, et donc protègent les biens et marchandises individuels comme les bâtiments col-lectifs ; les mêmes lois qui prétendent défendre la vie des individus, qu’il s’agisse de celle d’un général, d’un policier tortionnaire ou d’un « civil in-nocent ». C’est pourquoi nous avons inclus dans cette compil’ un texte sur la position des anarchistes face au vol, même si l’immense majorité des ar-ticles de ce livre concernent la question de la violence politique contre les personnes.Ces questions sont intimement liées, en tout cas pour nous, à l’appréciation que l’on a de l’éthique qui préside (ou ne préside pas) aux combats révolutionnaires, source de nombreuses discussions et polémiques depuis des décennies.

La seconde partie de ce livre reproduit des textes plus récents, parus de-puis les années 1970 jusqu’en 2008, à propos de certaines « questions d’actualité » qui ont provoqué des débats au sein de l’extrême gauche, des milieux libertaires ou des courants dits « ultra-gauches ». Cette compilation ne prétend pas, bien sûr, répondre de façon définitive et exhaustive à toutes les interrogations soulevées. lecteurs. Espérons que l’arc temporel et la di-versité politique choisis leur permettront de prendre un peu de distance avec les questions abordées pour mieux y réfléchir et combattre plus effica-cement demain.

Introduction (Y.C.) 3

Présentation (Y.C.)

Karim Landais : Questions et définitions du terrorisme 6

PREMIERE PARTIE

Florilège marxiste sur le terrorisme (1849-1938) 15

Y.C. : Violence révolutionnaire et amoralisme 16

Karim Landais : Les marxistes et le terrorisme 19

Friedrich Engels, Karl Marx, V.I. Lénine, L. Trotsky 21

Léon Trotsky : La faillite du terrorisme individuel (1909) 28

Léon Trotsky : Pourquoi les marxistes s’opposent au terrorisme indivi-duel (1912) 33

Résistance, terrorisme, défense légitime, illégalisme, vol,

violence, sabotage et action directe 39

Présentations Y.C et Karim Landais 40

Voltairine de Cleyre : L’action directe (1910) 43

A. Berkman : L’anarchisme est-il synonyme de violence ? (1929) 66

Dix articles extraits de l’Encyclopédie anarchiste (1934) :

L. Barbedette : Terrorisme 74

P. Besnard : L’action directe 78

M. Pierrot : L’illégalisme (Le vol) 85

E. Armand (88) A. Lapeyre (93) et S. Mac Say (98) : L’illégalisme

G. Yvetot : Sabotage 112

J. Marestan : Violence, 126

Défense légitime, 134

G. Yvetot : Résistance, 137

DEUXIEME PARTIE

Terrorismes d’Etat, terrorisme d’extrême gauche : Fraction Armée Rouge, Brigades rouges et autonomie italienne 141

Combat communiste (1977-1979) : Le vrai terrorisme, c’est celui de l’Etat ! 142 – L’extrême gauche et la Fraction Armée Rouge, 144 – A pro-pos de l’enlèvement d’Aldo Moro, 149– Terrorisme et communisme, 152 – Le terrorisme et les révolutionnaires, 158 – La logique d’une politique, 161

Paolo Bertella Farnetti et Primo Moroni : Collectif autonome de la Ba-rona – Éléments pour une histoire impossible (1984), 164

Y.C. : Comparer les effets incomparables des terrorismes « noir » et « rouge » occulte des questions importantes 193

Y.C. : Attentats et « accidents de travail » : une théorie confuse et dan-gereuse 196

Lettre de Nicole T. (2004) 200

Lettre de Jacques Wajnsztejn. 202

Annexe : Quelques remarques par rapport à notre discussion (2004) 204

Lettre de Michel (2004) 209

Réfugiés politiques italiens

Comité pour une défense politique de Paolo Persichetti : Contre l’amnésie collective et sélective, soutenons les réfugiés politiques italiens (2004) 213

Temps critiques : Passé, présent, devenir. Des luttes italiennes des an-nées 1970 aux extraditions d’aujourd’hui : un état d’exception permanent. (2004) 216

11 septembre et Irak

Mansoor Hekmat : Mettre fin au terrorisme est notre tâche (2001) 223

Toma Hamid : Communisme ouvrier et lutte armée en Irak 228

ETA

Sous-commandant Marcos (2002) : Extraits de lettres à l’ETA et au peuple basque 232

11 MARS 2004

AWL : Contre les terroristes ! Solidarité internationale de la classe ou-vrière ! (2004) 236

Gerry Byrne : Madrid, 11 mars 2004 et « moralisme » : leur morale et la nôtre 244

Jacques Wajnsztejn : Commentaire sur l’article de Gerry Byrne (2004) 248

Sur les différentes formes de lutte armée (2008) (Y.C.) 251

274 pages, 12 euros

(2002-2008)

336 pages, 10 euros

Ce livre aborde des questions particulièrement sensibles et polémiques au sein de l’extrême gauche et des milieux libertaires, tout comme la pre-mière « compil » de Ni patrie ni frontières qui portait, elle, sur le sionisme et l’antisionisme.

L’ouvrage est divisé en cinq parties correspondant à cinq thèmes princi-paux.

La première partie restitue quelques brèves données de base sur Maho-met, la naissance de l’islam et le statut des dhimmis, puis présente le point de vue de militants et militantes algériens, pakistanais, palestiniens et ira-kiens sur la façon dont ils perçoivent la réalité religieuse et politique de l’islam dans leurs pays respectifs aujourd’hui.

La seconde partie traite de la « question musulmane » en France, des rai-sons pour lesquelles l’islam est devenu un enjeu social et politique et des conséquences négatives que l’essor de cette religion a eues sur le mouve-ment ouvrier et féministe en France. Elle évoque les débats sur le hijab et la laïcité dans l’Hexagone, la confusion politique qui règne à gauche et à l’extrême gauche sur les questions religieuses en général et l’islam en par-ticulier, et pointe aussi l’apparition d’un citoyennisme musulman dont Ta-riq Ramadan est le représentant intellectuel le plus emblématique et le plus sophistiqué.

La troisième partie tente d’établir quelques distinctions élémentaires entre racisme anti-Arabes, xénophobie et « islamo-phobie ». Elle souligne aussi les dangers de certaines alliances ou convergences politiques au nom de la défense de la laïcité ou des droits des femmes, en France et en Grande-Bretagne.

La quatrième partie rassemble une douzaine de traductions de textes ou de débats impliquant des militantes des Partis communistes-ouvriers d’Irak et d’Iran qui s’expriment à la fois sur l’islam politique, mais aussi sur des questions comme l’« islamophobie », la laïcité, le relativisme culturel et le multiculturalisme.

Quant à la cinquième et dernière partie, elle critique de façon virulente l’opportunisme de la gauche et de l’extrême gauche théocompatibles, voire de certains libertaires, en France comme en Grande-Bretagne.

Contrairement à un mythe massivement répandu, la nocivité de l’Islam politique est apparue et a été dénoncée bien avant les attentats du 11 sep-tembre 2001. Contrairement à une autre idée reçue, la comparaison entre l’islamisme et le fascisme n’a pas été inventée durant les années 90 par Bush et les néo-conservateurs américains, mais était déjà utilisée dans les années 70 par la gauche révolutionnaire iranienne pour qualifier le régime khomeiniste et par des militants d’autres pays du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord pour dénoncer les Frères musulmans ou leurs clones.

Déjà en 1980, des révolutionnaires français et algériens dénonçaient « une intense campagne à caractère raciste contre le “fanatisme” et la “bar-barie médiévale” », campagne menée par des journalistes et des politiciens « qui approuvent les massacres, tortures et bombardements au napalm de populations quand cela sert les intérêts de l’impérialisme ».

Déjà en 1980, ces militants pouvaient écrire : « l’intégrisme islamique (…) représente dans une large mesure une réaction nationaliste à la culture occidentale et “moderniste” liée à des siècles d’oppression impérialiste », tout en qualifiant les Frères musulmans de « secte religieuse fascisante ».

Dès que l’on creuse un peu les questions politiques et qu’on les étudie dans la longue durée, on voit que les débats et les épouvantails médiatiques, altermondialistes ou « gauchistes » brillent par leur superficialité et leur ignorance.

Rien n’aurait donc changé en trois décennies ? Si, bien sûr :

– Le phénomène de l’Islam politique s’est considérablement développé à l’échelle internationale tout en se diversifiant.

– Un Islam européen est en train de s’affirmer et souhaite bénéficier des mêmes droits démocratiques que les autres religions.

– Les enfants, voire les petits-enfants, des travailleurs immigrés des années 60 et 70, devenus Français, Allemands, Néerlandais ou Britan-niques, veulent être respectés, grimper dans l’échelle sociale. Ils exigent que la culture et le pays d’origine de leurs parents ou grands-parents ne soient plus méprisés ; ils veulent que l’esclavage, les massacres et les géno-cides du colonialisme soient dénoncés dans les manuels scolaires et recon-nus par les Etats européens.

– Enfin, face à cette évolution, l’opportunisme de l’extrême gauche, voire de certains libertaires, n’a fait que se développer de façon fulgurante.

Comme l’écrivait Combat communiste en 1980 : « Si nous devons nous défier des calomnies et du mépris répandus par les bourgeois occidentaux et comprendre les traditions et la culture des peuples coloniaux, il n’en reste pas moins que la religion est, là-bas comme ici, une arme aux mains des exploiteurs pour maintenir ouvriers et paysans dans l’asservissement et l’obscurantisme. »

« Aujourd’hui comme hier, la religion reste l’opium du peuple », con-cluait ce journal dans un dossier sur l’Islam.

C’est cette dernière affirmation qui, par contre, en 2008, est devenue to-talement inaudible dans les milieux de la gauche dite radicale…

Raison de plus pour la faire entendre de nouveau !

I – Des origines de l’islam

à son influence actuelle dans les pays dits « musulmans »

Les origines de l’Islam : Mahomet, le brigand qui devint chef d’Etat (1980, Combat communiste) La religion, opium du peuple (1980, Combat communiste)

Géopolitique de l’islam et dhimmis juifs (2007, NPNF)

La femme et l’Islam (1980, Combat communiste)

L’Etat et l’Islam en Algérie (1980, Combat communiste)

Islam et colonialisme en Algérie (1980, Combat communiste)

Une secte religieuse fascisante : les Frères musulmans (1980, Combat communiste)

Houzan Mahmood (2007) : La charia n’est pas une culture

Le Hezbollah : un Parti-État totalitaire (2007, NPNF)

Rema Hammami (1991) : Les femmes, le hijab et l’Intifada 47

Manar Hasan (1991) : A propos du fondamentalisme dans notre pays

Islah Jad ( 1991) : Les Palestiniennes face aux mouvements islamistes

Faryal Velmi : Quand l’injustice acquiert force de loi, la résistance de-vient un devoir. »

II – La « question musulmane » en France

Quelques statistiques sur l’islam et les autres religions en France (2005, NPNF)

L’essor de l’islam en France et ses conséquences politiques négatives pour les mouvements ouvrier et féministe (2005, NPNF )

Le hijab, la gauche et l’extrême gauche (NPNF )

Saïd Bouamama, un sociologue au service du hijab... ....ou la construc-tion d’un « paternalisme respectable » (NPNF )

Vieille laïcité et nouveau citoyennisme musulman (NPNF )

Ramadanophobie ou athéisme ? (NPNF )

A propos d’Aïcha et Mahomet (suite et fin ?) (NPNF )

Athéisme et religion

Mimouna Hadjam : L’islamisme contre les femmes

A propos de deux réunions de Ni putes ni soumises et de leurs perturba-teurs (NPNF)

III – Xénophobie laïque et « islamophobie » - De quelques alliances dou-teuses contre l’islam politique

« Caïds » du 9-3, « islamistes » de 8 ans et mosquées « clandestines » !

Un obscurantiste radical (2007, NPNF)

Rumy Hassan : « Islamophobie » et alliances électorales en Grande-Bretagne

Lettre de Martin Thomas à Maryam

Maryam Namazie : Réponse à Martin

Arashe Sorkh : Lettre à Martin Thomas

Martin Thomas : Réponse à Maryam

IV - Les communistes-ouvriers d’Irak et d’Iran face à la religion mu-sulmane et à l’islam politique

Maryam Namazie : Bas les voiles !

Maryam Namazie : L’« islamophobie » n’a rien à voir avec le racisme !

Organisation pour la liberté des femmes en Irak Pour une loi consacrant l’égalité des sexes (2003

Azam Kamguian : L’Islam et la libération des femmes au Moyen-Orient

Azam Kamguian : Islamisme et multiculturalisme

Houzan Mahmood : Une liberté sans aucun contenu

Mariam Namazie, Fariborz Pooya, Bahram Soroush : Faut-il défendre la liberté d’expression des islamistes ?

Azar Majedi : Faut-il interdire le voile ?

Mariam Namazie, Bahram Soroush : Islam et droits de l’homme ? Zéro pointé !

Azar Majedi : Islam politique contre laïcité

Houzan Mahmood : L’islam politique et les droits des femmes en Irak

Maryam Namazie : Religions, relativisme culturel et instrumentalisation des droits humains

Mina Ahadi : Aucune religion n’est réformable

V- Extrême gauche et libertaires face à l’islam et l’islamisme

L’islamogauchisme : un concept confus et erroné (NPNF)

Les dix commandements de la Gauche Théocompatible

Contorsions « libertaires », face au Hezbollah et au nationalisme arabe (NPNF)

Gilbert Achcar et « l’intégrisme islamique » (NPNF )

Chedid Khairy Un titre et une illustration problématiques

Le foulard ou le string ? (NPNF)

Lutte ouvrière se soucie-t-elle vraiment des « droits des femmes » ? (NPNF )

« Les musulmans et la gauche » Selma Yacoob : la reine du truisme (NPNF )

Dave Crouch : Les bolcheviks, l’Islam et la liberté religieuse

Le SWP et l’Islam ou les silences des agneaux (trotskystes) (NPNF)

Vickim : Qu’est-ce que la Muslim Association of Britain ?

Sean Matgamma (AWL) : Caricatures de Mahomet : la liberté d’expression n’est pas un « point de détail » !

Quelques brèves remarques sur les motivations des commandos-suicides islamiques (NPNF )

Colin Foster : Cinq questions sur l’intégrisme

*****

Sur Islam, islamisme, "islamophobie"

[Ni patrie ni frontières ] poursuit sa sélection de textes relatifs à des questions internationales. En effet, on a besoin d’éclairage sur des sujets qui ne sont pas seulement d’actualité mais où chacun est partie prenante, ne serait-ce que parce que tout le monde veut donner son point de vue.

Les textes sont variés, comme toujours, représentant toute une gamme de positions. Celles-ci sont diverses, clairement affichées et nettement argumentées. On est loin de la soupe médiatique et des larmes de crocodile.

Il me semble pourtant que l’arme du raisonnement pose problème. L’argumentation est aussi indispensable à un militant que ses deux bras, mais elle peut créer des impasses. Elle isole l’affectivité des un(e)s et des autres, la menace même. Mais surtout elle fabrique des objets solides, résistants, inaltérables. Il est vrai les mentalités et les coutumes se figent. La conscience du changement se fait toujours après coup, souvent trop tard. Mais, comme toute chose, l’Islam, l’Islamisme, se métamorphosent, dispa-raissent, se reforment autrement.

Et les ouvrages thématiques sont-ils indispensables ? Oui et non. Oui, dans l’état actuel de la réflexion. Nous manquons d’outils pour saisir l’élaboration internationale d’un discours sur tel ou tel événement, milieu social ou phénomène de société. Nous ne connaissons pas toujours les per-sonnes et groupes qui sont en cause. Ce que le discours cache. Les milliers de sens qu’il porte selon les pays, les groupes, les individus. Et puis, notre culture a saucissonné les questions : lorsqu’on discute du catholicisme ou de l’islam, le thème des femmes est incontournable. Pourquoi n’en fait-on pas autant pour d’autres religions ou, par exemple, quand on discute une question économique ? Et peut-on parler de religion sans parler des mœurs des groupes précis qui sont concernés ?

Mais l’ouvrage thématique pose aussi des problèmes, parce qu’il ne permet pas de saisir le mouvement des fleuves : la percée d’un nouveau sujet d’actualité, son développement, son rapport avec la réalité sociale telle qu’on peut la connaître, et la complexité mouvante qui l’emporte.

Mais je m’égare et reviens sur l’anthologie ici présentée. Evidemment, une infinité d’autres auraient été possibles : celle-ci n’en est pas moins fort utile pour saisir, dans le temps, comment divers groupes et militants se positionnent. D’autant plus que ceux qui s’expriment sont souvent partie pre-nante de ces questions.

Pour toute commande écrire à yvescoleman@orange.fr ou à Yves Coleman 10 rue Jean Dolent 75014 Paris

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