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Antifascismes (5) : « L’antifascisme militant. Un siècle de résistance » de M. Testa (Militant antifascism. A hundred years of resistance)
Article mis en ligne le 10 mars 2018
dernière modification le 14 mars 2018

M. Testa se présente comme un « blogueur antifasciste qui a écrit pour la revue anarchiste Freedom et appartient à l’Anti-Fascist Network ». Son livre a été publié en 2014 chez AK Press, une maison d’édition anarchiste anglaise.

Selon M. Testa, le fascisme se caractérise par « le racisme, la misogynie, l’antisémitisme, le gangstérisme, l’homophobie, le militarisme et une politique essentiellement anti-ouvrière » qui amène ses partisans à collaborer « de façon opportuniste avec des liberals », des démocrates bourgeois. Le fascisme repose sur le « Führerprinzip » (le culte du Chef), « l’exclusion des minorités (juifs, musulmans, Roms) », « la pureté de la race » et sa « supériorité génétique », la « défense de la famille et de l’hétéronormalité », « l’anti-intellectualisme », « une politique dure en matière de criminalité et de châtiment mais seulement pour certains criminels ».
Cette définition pourrait s’appliquer (avec évidemment des nuances) à la plupart des dictatures des années 30 et à de nombreuses « démocraties autoritaires » actuelles (Birmanie ou Thaïlande, par exemple) ainsi qu’à de nombreux mouvements politiques, y compris les Talibans, Daesh, al-Qaida, le GIA, le Hamas et le Hezbollah, mais aussi aux partis nationaux-populistes : Front national, Vlaams Belang, Ligue du Nord, PVV de Geert Wilders, etc.

Cette définition est trop générale et s’applique beaucoup plus à l’extrême droite qu’au fascisme proprement dit.

Mais ce n’est guère étonnant puisqu’on trouve chez de nombreux anarchistes, y compris dans les années 30, des définitions encore plus vagues : « Le fascisme, ou plus exactement son essence, n’est pas nouveau dans l’histoire des peuples. C’est la manifestation maximale, la plus raffinée, la plus cruelle et la plus brutale du système autoritaire ; oppressif et dominateur de la base au sommet. Tous les moyens coercitifs ont été employés pour donner à l’État le pouvoir de domination nécessaire ; pour centraliser complètement la force brute dans le mécanisme gouvernemental. Tous les moyens de "persuasion" ont été transformées en des règles qui servent à faire taire la conscience publique et que l’on récite avec une "unanimité" absolue, en "modulant" les opinions les plus diverses selon les besoins politiques de l’Etat. (...) . Le fascisme, le nazisme, le communisme d’Etat, le nationalisme, la démocratie, le socialisme, sont des termes différents, mais ils sont tous fondés sur la même chose (le principe d’autorité) et un objectif : l’Etat . »