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Ni patrie ni frontières
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Régionalisme
Article mis en ligne le 26 octobre 2017

Thème « de gauche (1) » récupéré par l’extrême droite, notamment les Identitaires à Nice (Nissa Rebella), à Béziers et en Alsace (« Alsace d’abord » qui compte neuf élus au Conseil régional et « Jeune Alsace ») ; mais aussi le Mouvement régionaliste breton de Xavier Guillemot (ex-membre du FN puis du MNR) qui a disparu en 2004 ; la revue Bretons d’abord ; l’ADSAV bretonne (qui dénonce la « francisation linguistique, l’exil de la jeunesse, l’exode rural, le génocide paysan, l’aliénation touristique, la folklorisation spectaculaire, la colonisation immobilière, la rupture des liens intergénérationnels, la diffusion des comportements de fuite (suicides, alcoolisme, drogues, haine de soi…), l’immigration incontrôlée et massive, la destruction de l’écosystème terrestre et maritime, la perte du sens du sacré » et bien sûr la réglementation du droit de grève) ; l’Organisation Bretonne du Renseignement ; les Occitans regroupés autour de Monségur, la revue identitaire des Pays d’oc ; l’association alsacienne Défendons notre identité d’Anne Kling, le Forum nationaliste alsacien-lorrain, etc.

Les expressions clés de Nissa Rebella (on notera l’usage de l’adjectif « rebelle » par les fascistes niçois) sont assez claires : « Nous voulons être « maîtres chez nous » était leur slogan aux municipales de mars 2011. Ils essaient d’exploiter le triptyque immigration/invasion/islamisation (« ce quartier (…) se transforme en véritable enclave musulmane au cœur de notre ville, en quartier halal ! », « Nous refusons d’être les indiens du Pays Niçois, et de finir dans des réserves ! », etc). En dehors de rappeler au député-maire de Nice (Christian Estrosi) ses anciennes déclarations favorables à la peine de mort, hostiles au mariage gay ou contre l’adoption d’enfants par des parents homosexuels, ils tentent de récupérer tout ce qui peut apporter de l’eau à leur moulin nationaliste. Des propos chauvins d’une association de quartier (« ce qui nous a motivés à nous battre c’est que notre quartier devenait un parc d’attraction, ça devenait Dysneyland…et tous ces pubs anglais, ces magasins provençaux, ces vendeurs de kebabs, ça dénaturait notre milieu de vie ») à une interview d’un joueur de fifre (« Défendre ma culture, c’est défendre toutes les cultures. C’est pourquoi il faut rester vigilants face au rouleau compresseur de la culture de masse, de l’acculturation qui, pour des intérêts purement comptables, voudrait que nous parlions tous la même langue »). Des propos que pourraient tenir un nationaliste basque, irlandais ou breton, mais aussi un libertaire ou un trotskyste partisans de soutenir le combat des minorités nationales en Europe…

Extrait du n° 36/37 de Ni patrie ni frontières : "Extrême gauche, extrême droite : inventaire de la confusion"

1. C’est ainsi que l’altermondialiste et conseiller du gouvernement du Cambodge Raoul-Marc Jennar qui a essayé de faire sa pelote au NPA avant de rejoindre le Front de gauche écrit : « Nous aimons la France dans sa diversité régionale » (cf. « Après le NPA, quelle suite ? » publié sur Mediapart le 14 février 2011). Et pour faire bonne mesure il ajoute « et nous cultivons son multiculturalisme séculaire ». Le multiculturalisme est déjà un concept creux, qui peut être mis à toutes les sauces, mais en plus prétendre qu’il serait « séculaire » est une absurdité ! Décidément les chauvins de gauche (« Cette France que j’aime est totalement dénaturée », écrit-il sur ce même blog le 14 mai 2011) sont non seulement prétentieux mais ignorants.


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