Cible favorite de l’extrême droite (selon les fascistes de Troisième Voie, l’universalisme égalitariste et matérialiste de l’idéologie des droits de l’homme suscite des « ethnocides ») ; de l’ultragauche ; d’intellectuels réacs (« la France est devenu l’hypermarché des droits de l’homme ») ; mais aussi des tiersmondistes de toute tendance, y compris des partisans de l’islam politique.
Toute critique des droits démocratiques doit donc être soigneusement décryptée, au regard du projet politique qui la sous-tend. La dénonciation de l’idéologie des droits de l’homme est parfaitement justifiée quand cette idéologie sert à camoufler une intervention militaire occidentale en Irak, en Libye ou en Afghanistan. Par contre, la critique des droits de l’homme (droits qualifiés d’occidentaux, eurocentristes, sexistes, colonialistes, racistes, etc.) est sujette à caution quand la véritable intention est de justifier un régime théocratique, d’imposer la domination d’une religion, ou de défendre des valeurs et des traditions « autochtones » sexistes, patriarcales, ou profondément contraires aux libertés individuelles.
Extrait du n° 36/37 de Ni patrie ni frontières : "Extrême gauche, extrême droite : inventaire de la confusion"