Bandeau
Ni patrie ni frontières
Slogan du site
Descriptif du site
Friedrich Engels : Contributions à l’histoire du christianisme primitif

Ecrit en 1894, ce texte fut traduit par Laura Lafargue et publié dans la revue Le Devenir social, une des deux revues avec l’Ere nouvelle qui marquent les débuts de l’introduction du « marxisme » en France. Le texte a été repris du site marxists.org.
Engels commence par établir un parallèle entre le christianisme primitif et le mouvement ouvrier naissant. Et certains éléments de cette comparaison ne sont pas très éloignés de phénomènes récents, notamment quand il explique comment le socialisme attirait toutes sortes de gens qui « n’ont plus rien à espérer du monde officiel ou qui s’y sont brûlés » (végétariens, écolos et antispécistes avant la lettre, etc.), et qu’il était accompagné par un changement des rapports entre les hommes et les femmes (on pense à la « libération sexuelle » des années 60).

Engels note aussi que, trois siècles après sa naissance, le christianisme devint la religion d’Etat d’un empire mondial. On pourrait ajouter que le socialisme est devenu la religion d’Etat d’un empire profane bien plus rapidement…
Pour le reste, l’article se concentre sur une analyse détaillée (une « déconstruction » dirait-on aujourd’hui pour faire plus chic) de l’Apocalypse selon saint Jean, ce qui montre que Engels ne se contentait pas d’affirmer que les mouvements religieux « reflétaient » (expression malheureuse) des changements sociaux, il avait une connaissance intime de l’idéologie qu’il critiquait, contrairement à nombre de ses « disciples ».
Et même sa petite note finale sur l’Islam, avec toutes ses limites, est intéressante pour comprendre un peu Ben Laden et l’islam politique actuel. Engels écrit que « tous les cent ans » une « nouvelle purification » est nécessaire et qu’un « nouveau Mahdi » surgit dans le « monde mahométan » car les conditions économiques restent intactes et que l’écart se creuse à chaque fois entre les principes religieux et les pratiques des élites urbaines. A méditer…

(Ni patrie ni frontières)

Article mis en ligne le 18 juin 2017