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Pour la liberté totale des migrations ! Contre l’OIM !
Article mis en ligne le 2 juin 2017

De Fabel van de illegaal n° 65/66, été 2004

Aujourd’hui l’Organisation Internationale des Migrations (l’OIM) réussit à être présente dans pratiquement tous les endroits où l’on peut trouver des migrants, des réfugiés ou leurs associations. L’OIM essaie de convaincre les réfugiés et les migrants de « revenir volontairement » dans leur pays d’origine. Elle incite les associations à soutenir cet objectif. L’OIM soigne particulièrement son image humanitaire, image qui ne correspond absolument pas à la réalité, comme nous allons le démontrer.

1. Les programmes de « retour volontaire » soutenus par l’OIM jouent un rôle crucial dans les politiques gouvernementales d’exclusion sociale.

Aux Pays-Bas, ces dernières années, la création d’un numéro d’identification fiscale, les récentes lois sur le « couplage des informations » et sur les étrangers ont permis au gouvernement néerlandais d’exclure presque complètement les sans-papiers de la société. Bien que l’OIM prétende soutenir les migrants, cette organisation n’a jamais protesté contre ce nouvel apartheid administratif et elle ne fait que collaborer à cette politique cruelle en ramenant les victimes dans leur pays d’origine. L’OIM organise le « retour volontaire » des migrants et des réfugiés sans-papiers qui ne peuvent plus survivre dans une telle situation d’apartheid. Mais, dans ces conditions, leur « retour » ne peut évidemment pas être qualifié de « volontaire ». Le gouvernement néerlandais soutient la politique de « retour volontaire » parce qu’elle lui paraît plus « décente » que l’expulsion forcée.

2. L’OIM verse de l’argent aux migrants pour qu’ils s’en aillent, en leur faisant miroiter le fallacieux espoir qu’ils vivront mieux dans leur pays d’origine.

L’OIM prétend que les migrants et les réfugiés expulsables ne peuvent plus survivre aux Pays-Bas. Selon cette organisation, la vie dans leur pays d’origine serait bien moins difficile. Mais la plupart des réfugiés et des migrants connaissent parfaitement la situation chez eux. S’ils sont venus aux Pays-Bas, c’est pour de bonnes raisons, et ils ne veulent pas rentrer au pays. Malgré toutes ses ressources financières et sa propagande, l’OIM ne réussit pas à convaincre les réfugiés et les migrants des bienfaits du « retour volontaire ». Mais au fur et à mesure que l’apartheid empire aux Pays-Bas, leur nombre risque d’augmenter. Les 200 euros (en moyenne) que reçoivent les réfugiés et les migrants et le bref stage « éducatif » qu’ils suivent avant de repartir chez eux sont surtout destinés à convaincre la population néerlandaise du versant « humanitaire » de cette politique.

3. L’OIM veut contrôler les migrations dans l’intérêt des gouvernements et de l’économie.

L’OIM a été fondée en 1951 pour servir en quelque sorte de contrepoids à l’action du Haut Comité des Réfugiés des Nations unies, le second s’occupant du versant « humanitaire », la première du versant répressif des questions concernant les migrants et les réfugiés. Le principal objectif de l’OIM est de canaliser les flux migratoires pour les contrôler plus efficacement. En pratique, l’OIM fonctionne comme une sorte d’agence internationale d’intérim. Elle dirige les migrants et les réfugiés vers les pays où l’économie a besoin d’eux et les fait repartir « volontairement » quand leurs services ne sont plus requis. L’OIM limite considérablement les capacités des migrants et des réfugiés de choisir, de façon autonome, l’endroit et le moment où ils souhaitent voyager.

4. Les gouvernements se servent de l’OIM pour contourner les lois internationales sur les droits de l’homme.

Quatre-vingt-onze Etats appartiennent à l’OIM, y compris les Pays-Bas. Ces gouvernements ont décidé d’accorder l’ « immunité » à l’OIM — en clair, les lois nationales ne s’appliquent pas à cette organisation. Selon Amnesty International et Human Rights Watch, l’OIM a la possibilité, grâce à cette « immunité », de violer les droits de l’homme en encourageant « certains contrôles aux frontières et d’autres mesures dissuasives, telles que les détentions arbitraires et illégales pour inciter les migrants à retourner dans leur pays d’origine avant même que les services gouvernementaux ne statuent sur leur sort ». A Nauru, une île du Pacifique, l’OIM gère un camp de prisonniers dans lequel les réfugiés sont enfermés avant qu’ils puissent atteindre l’Australie pour déposer une demande d’asile. L’OIM aide le gouvernement thaïlandais à contrôler et ficher les 2,5 millions de migrants birmans, presque tous sans-papiers. Cette organisation contribue ainsi à l’expulsion mensuelle de 66 000 travailleurs vers la Birmanie. De cette façon, l’OIM permet aux Etats de ne pas se salir les mains eux-mêmes.

5. Dans tous les pays du monde, l’OIM propose d’aider les gouvernements à renforcer les contrôles aux frontières et à construire des prisons pour les réfugiés.

Les Etats ne veulent généralement laisser pénétrer sur leur territoire que la quantité de migrants et de réfugiés qu’ils désirent utiliser. Ils essayent de maintenir les autres loin de leurs frontières. A cet effet, les gouvernements ne cessent de rendre plus sévères les conditions requises pour immigrer dans leurs pays. L’OIM collabore avec eux dans ce domaine. Cette organisation fournit aussi aux Etats des moyens technologiques destinés à lutter contre les migrations, tels que des appareils de surveillance radio et de détection à infrarouges, ainsi que des spécialistes qui aident sur le terrain la police ferroviaire et les forces militaires aux frontières. Enfin elle construit elle-même des prisons et des postes de contrôle aux frontières.

6. L’OIM n’aide guère les victimes de la traite des êtres humains, mais elle se sert bruyamment de leurs récits pour convaincre les femmes de ne pas s’enfuir de leur pays natal ou de ne pas immigrer.

En Macédoine et au Nigeria, l’OIM mène campagne pour empêcher les femmes d’immigrer, sinon « elles finiront certainement sur le trottoir ». Mais cette organisation ferme les yeux sur le fait que les femmes qui acceptent sa politique de « retour volontaire » finissent de toute façon par tomber dans la prostitution à cause de la pauvreté qui règne dans leur pays. L’OIM place même la prostitution sur la liste des professions possibles pour les Angolaises qui acceptent le « retour volontaire » ! Cette organisation décrit habituellement les victimes de la traite des femmes d’une façon très partiale, comme de pauvres filles qui ont été abusées. Cela lui permet ainsi d’ignorer l’oppression globale qui pousse les femmes à émigrer grâce à des mariages arrangés, comme domestiques ou comme prostituées.

7. L’OIM défend une idéologie nationaliste fondée sur la « patrie ».

Toutes les « politiques migratoires » sont, par définition, nationalistes car elles sont fondées sur des règles différentes pour les « étrangers » et les « nationaux ». L’OIM croit que les peuples sont prioritairement attachés à leur terre et leur « culture » d’origine. C’est pourquoi elle essaie aussi de convaincre les réfugiés ayant obtenu leur permis de séjour (et même d’anciens réfugiés ayant désormais un passeport néerlandais) de « rentrer volontairement » au pays. Etranger un jour, étranger toujours, semble penser cette organisation. L’OIM prône même le retour des enfants nés aux Pays-Bas d’un parent réfugié ou immigré !

8. L’OIM constitue l’un des rouages de la machine à expulser les migrants. Son rôle consiste notamment à rassembler des informations à travers ses contacts avec les migrants et réfugiés.

L’OIM est payée par le gouvernement néerlandais et officiellement « associée » à sa « politique migratoire ». Elle travaille avec les services de l’immigration (l’IND), la police des frontières (Marechaussee), la police des étrangers et COA, association de réfugiés financée par des fonds publics. L’OIM essaie de peaufiner une image de « neutralité » pour maintenir des liens avec les associations de soutien aux migrants et aux réfugiés, partenaires idéaux pour ses programmes de « retour volontaire ». Les réfugiés et les migrants font bien sûr confiance aux associations de soutien et sont souvent quotidiennement en contact avec celles-ci. Grâce à ces organisations, l’OIM recueille beaucoup d’informations sur les flux migratoires.

De Fabel van de illegaal