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La tuerie de Toulouse à l’école Ozar Hatorah est un acte antisémite – n’ergotons pas !

Lundi 19 mars 2012

« il s’agit d’un acte barbare, à l’intention probablement antisémite » (Christian Picquet)

« Après les meurtres de Montauban, ceux de Toulouse semblent indiquer une démence raciste des criminels. S’il est trop tôt pour en être sûr, il est certain que cela ajouterait l’ignominie au crime. » (Jean-Luc Mélenchon)

C’est avec consternation que l’on a pu lire les propos de membres du Front de Gauche reproduits ci-dessus.

La tuerie serait « probablement antisémite » pour Picquet, ces meurtres « semblent indiquer une démence raciste », pour Mélenchon, encore plus prudent que son compère du Front de gauche et qui s’égare sur la piste de la « démence », que certains journalistes avaient déjà invoquée à propos du tueur fasciste norvégien l’été dernier.

Les fascistes sont des antisémites, très secondairement des « fous ». Plus exactement, on peut être fasciste et fou, fou et fasciste, on reste antisémite quand on tue des Juifs.

Article mis en ligne le 8 mai 2017

l
Hitler et certains dirigeants du NSDAP étaient sans doute « fous », cela ne fait pas du nazisme une "démence" explicable et traitable par le biais de la psychiatrie, mais un mouvement politique qu’il faut combattre et éliminer avec les armes quand il veut imposer sa terreur.

Un homme pénètre dans une rue étroite et peu fréquentée, entre dans une école privée juive. Il tire sur des adultes et des enfants juifs, les pourchasse au sein même de l’école, en sachant évidemment qu’il s’agit d’une école religieuse juive.

Et messieurs Picquet et surtout Mélenchon hésitent à qualifier ouvertement cet acte d’ « antisémite » ?

Que leur faut-il de plus ?

On comprend leur volonté respectable de ne pas récupérer politiquement une tragédie humaine, scrupules que n’ont pas d’autres politiciens. Mais on ne comprend pas du tout cette réticence à appeler un chat un chat. Quelles que soient les motivations politiques, ou religieuses, du ou des tueurs, il n’y a pas à chipoter, ergoter.

IL S’AGIT D’UNE TUERIE ANTISEMITE.

Y.C.
Ni patrie ni frontières
19/3/2011

Post-scriptum du 20 mars

Après avoir lu les commentaires sur plusieurs forums anarchistes mais aussi sur Rue89, je me permets d’ajouter les lignes suivantes.

Re : Fusillade à Toulouse

Messagede Yves Coleman » 20 Mar 2012, 15:42

Je me permets d’intervenir pour souligner que le petit billet que j’avais écrit concernait uniquement la TUERIE de Toulouse, et non la "fusillade" de Toulouse. Il n’y avait des armes que d’un côté. C’est donc une tuerie et non une fusillade.

J’ai parlé d’antisémitisme, parce que c’est clair que l’on n’entre pas dans une école juive par hasard (en clair, uniquement parce que l’on veut tuer des enfants, en général, n’importe lesquels) mais parce que l’on veut s’attaquer à des Juifs et des juifs. Exactement comme le fasciste norvégien l’été dernier n’avait pas tiré au hasard sur des enfants, il avait choisi une colonie de vacances des sociaux démocrates norvégiens, parce qu’il considérait que le multiculturalisme prôné par la social-démocratie détruisait l’identité nationale de son pays. Donc le plus "simple" pour son esprit nazi c’était de supprimer les futurs porteurs de cette idéologie pour limiter sa diffusion.

Je ne crois pas que l’on puisse noyer le poisson et tout mélanger comme le fait K. mais aussi l’UJFP dans son communiqué. C’est tout juste si l’UJFP n’accuse pas la droite au pouvoir d’avoir armé le bras du tueur. C’est ridicule. Pour ce qui concerne les assassinats de travailleurs maghrébins par les flics, les violences ou les "bavures" contre les Roms, les tabassages de jeunes Africains, là oui, on peut pointer la responsabilité de la droite UMP dans un "climat xénophobe".

Mais dénoncer l’UMP et Sarkozy/Guéant/Hortefeux à propos PRECISEMENT de cette école juive c’est absurde.
Sarkozy n’a jamais tenu des discours contre les Juifs, ni Guéant, Hortefeux, Besson, etc.
Ou alors qu’on me fournisse quelques citations....
Les enfants juifs de cette école vont dans ce collège/lycée pour mieux connaître la religion juive, voire pour devenir rabbins. C’est donc une école très spécifique qui a été ciblée, choisie, et attaquée. La valeur symbolique de ces meurtres est claire, pour tous les gens qui haïssent les Juifs et les juifs. Qui les rendent collectivement tous responsables de l’antisémitisme ou d’ailleurs des crimes de l’armée israélienne contre les Palestiniens.

Pourquoi avoir peur de prononcer le mot antisémitisme et de le dénoncer quand il se manifeste sous une forme chimiquement pure : le meurtre d’enfants ?

Quant aux soldats, on verra ce qu’il en est plus tard. Quelle est la part de règlement de comptes avec des ex-collègues militaires (s’il s’agit d’un individu vidé de l’armée parce qu’il était incontrôlable), et la part de règlement de comptes racistes (il les a quand même abattus de dos...). Mais c’est un autre aspect de ses activités criminelles, qu’il ne faut ni oublier ni minimiser ni confondre avec la tuerie dans l’école juive en invoquant le "climat" ou la "barbarie".

Il me semble, tout comme avec l’affaire Ilan Halimi, que la gauche, l’extrême gauche et apparemment même certains libertaires préfèrent se réfugier dans des considérations abstraites sur la barbarie (considérations valables de tout temps, en tous lieux, des débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui) plutôt que de prendre position de façon plus concrète contre l’antisémitisme quand ils en ont sous les yeux une manifestation très concrète.

Pour ceux qui veulent reprendre le plus rapidement possible le cirque électoral (Mélenchon, par exemple, frustré après sa messe social-patriote de la Bastille de ne pas pouvoir en engranger les fruits, je "comprends" leur impatience ; ils veulent faire le maximum de voix aux présidentielles pour négocier en position de force avec le PS aux législatives, le tout au nom d’une fantomatique "révolution citoyenne").

Mais pour des anarchistes qui ne votent pas, ou en tout cas accordent peu d’importance au vote, je saisis moins bien le calcul ou l’idée qu’il y a derrière cette prudence et cette timidité.

Y.C.