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Ni patrie ni frontières
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« La patrie, tu l’aimes… ou tu la quittes » : de Fustel de Coulanges à Sarkozy

Nicolas Sarkozy, contrairement aux âneries abondamment répandues par Serge Halimi dans Le Monde diplomatique de juin 2007, n’a pas eu besoin de prendre des leçons auprès des néo-conservateurs américains. Déjà, au XIXe siècle, un historien français, qui prétendait ne pas faire de politique pour mieux garantir la prétendue scientificité de ses travaux, écrivait :

Article mis en ligne le 5 mai 2017

« Ce qui distingue les nations, ce n’est ni la race, ni la langue. Les hommes sentent dans leur cœur qu’ils sont un même peuple lorsqu’ils ont une communauté d’idées, d’intérêts, d’affections, de souvenirs et d’espérances. Voilà ce qui fait la patrie. Voilà pourquoi les hommes veulent marcher ensemble, ensemble travailler, ensemble combattre, vivre et mourir les uns pour les autres. La patrie, c’est ce qu’on aime (1). »
Ensemble est le titre du dernier livre de Sarkozy paru avant son élection, et l’adverbe que martelait déjà Fustel de Coulanges il y a 137 ans, bien avant les néo-conservateurs. Quant au thème de la « patrie qu’on aime » on le voit, il n’est pas nouveau. De là à en conclure que si on ne l’aime pas, on la quitte, il n’y a qu’un pas.
La plupart des thèmes sarkozystes (la fierté d’être français, le culte du travail, la célébration de la famille, le respect de l’autorité et des enseignants, etc.) sont ceux de la vieille droite, mais aussi ceux du gaullisme, de gauche ou de droite. Et maintenant du PS.
Rien de nouveau sous le soleil de la réaction.
C.B.

1. Fustel de Coulanges, « L’Alsace est-elle allemande ou française ? Réponse à M. Mommsen », article paru dans La Revue des deux mondes en octobre 1870.