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La « nazification » de Sarkozy n’a pas empêché une partie des travailleurs de voter pour lui (2007)
Article mis en ligne le 5 mai 2017

Cinq années de propagande inepte de la gauche (en partie grâce au futur « traître » Eric Besson !), de l’extrême gauche et de certains libertaires n’ont servi qu’à renforcer l’image positive de Sarkozy et de l’UMP auprès d’une partie des petits salariés et des plus démunis, comme en témoignent les résultats des élections présidentielles et législatives.
L’assimilation de Sarkozy au (néo)fascisme, à Vichy II, à Hitler, ou même au bushisme, au berlusconisme, à l’aristocratie hongroise, en bref au « Parti de l’Etranger » a été non seulement stupide sur le plan politique mais contreproductive sur le plan électoral.

Ou alors il faudrait en déduire qu’un bon quart de la classe ouvrière est composé de (néo)fascistes, de pétainistes et de bushiens. Et il faudrait ajouter aux électeurs sarkozystes ceux du Front national.
Evidemment une telle conclusion [un quart des prolétaires seraient des électeurs (néo)fascistes], personne, dans la gauche ou l’extrême gauche parlementaires, n’ose ni la faire, ni en tirer les conséquences éventuelles. Les accusations de « fascisme » sont lancées de façon purement démagogique, et ceux qui les utilisent ne savent le plus souvent même pas ce que ce mot signifie.

A notre avis, même si ce n’est évidemment pas le seul facteur expliquant l’élection de Sarkozy et la victoire de l’UMP au second tour, la propagande mal ciblée contre le futur Président a surtout fait le jeu de la candidate PS qui s’est présentée en rempart de l’« ordre juste » contre le « désordre » sarkozyste. Avec le résultat que l’on sait…
En second lieu, elle a involontairement fait le jeu de la droite (qui a réussi à attirer une bonne partie des voix du Front national, d’ailleurs lui-même qualifié à tort de « fasciste » depuis 20 ans, sans que cela lui fasse jusqu’ici perdre la moindre voix aux élections) en faisant passer Sarkozy pour une victime. Lui le « fils d’immigré » qualifié de « fasciste », voire de « nazi » ? Lui un « bushien », un « traître à la Nation » alors qu’il n’arrête pas de faire l’éloge du général de Gaulle ? etc.
Plutôt que de se concentrer sur son programme économique et social, clairement opposé aux intérêts des travailleurs, une bonne partie de la propagande anti-Sarkozy s’est échinée à faire de lui plus qu’un simple ennemi de la classe ouvrière. Un monstre. Et la caricature s’est finalement retournée contre ses auteurs.

Quand une analyse ne marche pas, il y a deux solutions :
– continuer comme avant.
Apparemment, c’est ce qu’ont décidé de faire la gauche comme l’extrême gauche, voire des franges encore plus radicales qui nous promettent ou le (néo)fascisme ou le totalitarisme pour demain, ou des insurrections dans les banlieues, ou qui appellent à une « grève générale illimitée », mot d’ordre creux et intemporel, valable depuis plus d’un siècle en toutes circonstances. La Gauche pourrielle et les organisations trotskystes ont fait, après l’élection présidentielle, de grands moulinets afin de nous inciter à aller voter pour elles aux législatives de juin 2007. Et malgré la veste qu’elles se sont prise, elles ont quand même toutes eu le culot de trouver quelque chose de positif à leurs résultats électoraux, oubliant que l’abstention était passée de 16 à 39% entre les présidentielles et les législatives de 2007. Pas mal pour des partisans de la « démocratie » …

D’autres, anarchistes, libertaires, etc., veulent se (et nous) doper aux amphétamines d’un antifascisme mythologique. Or, comme nous devrions tous le savoir, les partis « antifascistes », chaque fois qu’ils se sont retrouvés au pouvoir, ont fait marner les ouvriers autant (cf. en France la période 1945-47 où le PCF était au gouvernement avec De Gaulle et la SFIO, ancêtre du PS) que leurs prédécesseurs.

 Ou alors reconnaître que l’on s’est lourdement trompé et se demander ce qui a pu clocher dans les analyses avancées depuis 5 ans contre Sarkozy.
Les articles consacrés à Sarkozy et la droite dans ce numéro donnent quelques éléments pour mieux comprendre qui était Sarkozy avant son élection et comment il a pu devenir président. Sans nous aventurer sur le terrain des pronostics, nous pouvons affirmer dès aujourd’hui que le président actuel n’est ni un fasciste, ni un président totalitaire… ni même un libéral pur jus. Mais tout simplement un fervent adepte du Capitalisme et de l’esclavage salarié – ce qui nous suffit amplement pour avoir toutes les raisons de le combattre sans le transformer en Dracula.

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