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Ni patrie ni frontières
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Un grand oublié : le prolétariat afro-américain

Comme l’écrit Steven A. Reich, « La proclamation de l’Emancipation [des esclaves] en 1863 a mis un terme à l’esclavage mais n’a pas donné la citoyenneté aux Noirs. Les lois du travail édictées par le New Deal dans les années 30 ont protégé les droits des ouvriers mais ont exclu ceux des travailleurs agricoles et des domestiques, dont beaucoup étaient noirs. Durant la Seconde Guerre mondiale, le Comité pour des pratiques équitables en matière d’emploi (Fair Employment Practice Committee) a interdit la discrimination raciale dans les industries de la défense mais a été peu soutenu et financé par le gouvernement fédéral. Celui-ci n’avait pas les moyens [et j’ajouterai surtout qu’il n’avait pas la volonté politique, Y.C.] d’obliger les patrons et les syndicats à appliquer ses directives. La loi sur les droits civiques (Civil Rights Act) de 1964 a interdit la discrimination raciale dans l’emploi mais l’Etat fédéral ne s’est pas donné les moyens de l’appliquer du moins au départ. Les ouvriers noirs ont compris qu’ils ne pouvaient pas compter sur les agences gouvernementales et les fonctionnaires qui peuplaient ces administrations ni pour les protéger ni même pour identifier leurs intérêts. (…) Les travailleurs noirs ont dû déployer toute leur vigilance pour transformer les lois fédérales en instruments efficaces des politiques publiques décidées et pour forcer le gouvernement fédéral à agir en leur nom. »

La citation ci-dessus résume assez bien les limites des progrès juridiques obtenus grâce aux lois fédérales et aux mouvements légalistes initiés par les Noirs américains, et notamment les partisans des droits civiques.

Article mis en ligne le 4 mai 2017
dernière modification le 24 mai 2017