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Les révolutionnaires, la laïcité et le multiculturalisme (2004)

En tant que révolutionnaires et athées, nous défendons la liberté de pensée pour tout individu et pour tout groupe.

Article mis en ligne le 1er mai 2017

En conséquence :
- Les musulmans, catholiques, protestants, bouddhistes, juifs, etc., doivent avoir la possibilité de construire librement des salles de prière, des mosquées, des églises, des temples, des synagogues, mais ils ne doivent pas s’attendre à recevoir pour cela la moindre aide financière de l’Etat.
- L’entretien de tous les édifices religieux doit être financé par les fidèles et non par l’État.
 Aucun établissement scolaire privé (maternelle, école élémentaire, collège, lycée ou université) ne doit être financé par l’argent des contribuables.
 A l’intérieur du système scolaire, l’histoire des religions ne doit pas être enseignée séparément des autres matières. Elle doit faire partie des cours d’histoire, de littérature, de philosophie, etc. Les textes religieux doivent être étudiés dans leur contexte historique et non pas comme la source de vérités scientifiques. Les élèves seront peut-être choqués par une telle approche, aussi les professeurs doivent-ils faire preuve du maximum d’impartialité, qu’ils soient athées ou pas, et réserver le même traitement à toutes les religions. Les élèves et les étudiants doivent avoir la possibilité d’exprimer leurs doutes, voire leur opposition à cette approche, sans craindre d’être sanctionnés pour l’expression de leurs convictions religieuses.
La majorité de la population des pays européens voire occidentaux est au-jourd’hui composée de non-croyants et de non-pratiquants, contrairement à ce que prétendent les différentes Eglises et les politiciens. Le fait que les diffé-rentes religions traversent une crise grave et aient perdu leur emprise sur la majorité de la population occidentale explique qu’on voie se nouer des al-liances étranges entre des religions qui se sont affrontées par tous les moyens, y compris militaires, pendant des siècles.
Concrètement, en France, on assiste à une offensive idéologique contre la laïcité. Cette offensive ne provient pas seulement de ses adversaires tradition-nels (l’Église catholique), mais aussi de nouvelles forces (les différents cou-rants musulmans qui tentent de vider la laïcité de son contenu sous le falla-cieux prétexte de lutter contre le racisme et l’« islamophobie »).
Cette offensive reçoit également le renfort de certains intellectuels « socia-listes » (Régis Debray, Max Gallo) qui ont travaillé pour le président Mitter-rand pendant des années, ont redécouvert récemment les vertus des Evangiles, et tressent maintenant des lauriers à Jeanne d’Arc, De Gaulle, et autres icônes du chauvinisme français. Cette offensive antilaïque bénéficie aussi du soutien d’autres intellectuels socialistes qui se battent pour un multiculturalisme « à la française » (Alain Touraine, Michel Wieworka).
Le poids politique de ces quelques personnes est important parce qu’ils sont omniprésents dans les médias et surtout parce qu’ils ont toujours participé à toutes sortes d’initiatives antiracistes, antifascistes et même anti-impérialistes (du moins contre l’impérialisme américain, l’impérialisme français étant pour ces gens-là secondaire voire inexistant…) qui les ont transformés en une sorte d’ « autorités morales » à gauche.
La laïcité doit servir à aider les individus à penser par eux-mêmes, à adhérer librement au parti, à la religion ou même à la communauté qu’ils veulent, mais aussi leur apprendre à résister aux pressions de ces groupes ou d’autres du même type : famille, secte, église, groupe ou parti politique, etc.
Le respect des différentes cultures a certaines limites objectives indéniables si l’on veut défendre l’égalité des droits démocratiques pour tous.
Si par culture, on entend les œuvres des grands philosophes, écrivains, ar-tistes, penseurs religieux, athées ou agnostiques, etc., toutes les cultures sont respectables.
Mais chaque culture transmet aussi des coutumes réactionnaires (excision des femmes, polygamie, violence conjugale ou parentale, etc.), des traditions de domination (oppression des femmes par les hommes, des enfants par les parents ; obéissance à des lois et des morales réactionnaires ; respect des fonc-tionnaires, des policiers et des militaires, etc.) et des valeurs rétrogrades (culte de la famille ; survalorisation des appartenances régionales, nationales ou eth-niques ; culte des héros guerriers, des rois et des « grands hommes », etc.). Les sources de l’oppression et de la domination que défend chaque culture doivent être combattues sans faire la moindre concession à un prétendu « respect des différences ».
Une telle attitude radicale ne peut être comprise et efficace que si, en France, on lutte concrètement contre les traditions françaises ou européennes qui maintiennent la domination et l’oppression : le nationalisme européen (qui soutient l’impérialisme européen contre l’impérialisme américain), le racisme et l’antisémitisme, le sexisme, le culte de l’État bourgeois, le respect de la hié-rarchie sociale, etc

Y.C., mai 2004 (quelques précisions ont été ajoutées pour cette édition)