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Ni patrie ni frontières
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27-28-29 Sommaire
Article mis en ligne le 29 avril 2017
dernière modification le 30 avril 2017

* N° 27/28/29 – 484 pages – 12 euros

Ni patrie ni frontières reparaît après un an de silence. Nous espérons que nos lecteurs ne nous en tiendront pas rigueur et que le volume et l’intérêt de ce numéro compenseront notre retard... Nous publions en même temps que ce numéro triple, une compil’ de textes (inédits ou parus dans d’autres publications) présentés dans la revue entre 2002 et 2008 : De la violence politique.

D’octobre 2008 à septembre 2009 un certain nombre de débats ont tra-versé les milieux militants et notre revue tente de s’en faire ici l’écho.

Tout d’abord, la crise économique mondiale, abordée par des camarades espagnols et néerlandais. Les auteurs utilisent des mots simples et le lecteur n’aura nul besoin de se plonger dans un dictionnaire pour en comprendre la teneur.

Ensuite, la revue s’interroge de nouveau sur les rapports entre les « sou-tiens » [voire, pour certains, les « aidants » !] et le mouvement des « sans papiers ». Ni patrie ni frontières publie des extraits d’une brochure qui, loin de tout misérabilisme ou paternalisme, relate la lutte des travailleurs « clandestins » du Comité de grève de Viry-Chatillon. Nous reproduisons aussi la réponse de la Coordination des sans-papiers 75 au tract de la CGT qui a préparé le terrain à l’intervention du commando syndical du 21 juin 2009 contre les occupants des bâtiments de la rue Charlot, à Paris, et deux autres textes qui traitent des problèmes posés par cette intervention. Une ex-adhérente nous donne son avis très critique (et souvent injuste) vis-à-vis du Réseau Education sans frontières. Et nous nous interrogeons sur les li-mites de la forme Réseau à travers le compte rendu d’un livre intitulé La Chasse aux enfants. Un article analyse « La grande loterie des camps », c’est-à-dire des centres de rétention administrative, les CRA. Son auteur pose de bonnes questions mais offre une vision caricaturale de l’intervention des militants de base de la CIMADE sur le terrain, militants qui combattent les expulsions gouvernementales, même si les textes de cette organisation sont – jusqu’ici – très en retrait.

La revue s’intéresse ensuite aux courants spontanéistes du « gauchisme post-moderne » (1). Pour ce faire, après le « Manifeste pour la désobéis-sance générale », nous reproduisons les éléments d’une discussion réalisée, entre décembre 2007 et février 2008, avec trois militants de sensibilité li-bertaire autour de deux livres : Les mouvements sont faits pour mourir et L’insurrection qui vient. Bien avant donc que le second ouvrage ne de-vienne un « best-seller » et qu’un présentateur de la chaîne réactionnaire Fox News ne conseille aux téléspectateurs américains d’en acheter la tra-duction anglaise pour démasquer le « véritable ennemi intérieur » aux… Etats-Unis !

Au-delà des différences importantes entre ces deux ouvrages (le premier étant nettement plus intéressant que le second, exactement à l’inverse de sa promotion médiatique), l’objectif était pour nous de comprendre ce qui pouvait, après le mouvement anti-CPE de 2006, expliquer le succès de tels bouquins parmi les étudiants les plus révoltés ; il s’agissait aussi de dévoi-ler la confusion de l’idéologie radicale-spontanéiste, qu’elle se réclame de l’ « autonomie », du situationnisme, des « mouvements sociaux » ou d’un patchwork de références allant de Nietzsche et Foucault aux diverses ver-sions des théories de la décroissance, en passant par un « conseillisme » privé de toute substance, car il fait totalement abstraction de l’existence et du rôle de la classe ouvrière.

Pour illustrer la répression actuelle qui frappe certains militants étique-tés « anarcho-autonomes » par les RG et les médias, il valait mieux donner la parole à certains de ceux qui ont été emprisonnés, raison pour laquelle nous reproduisons trois de leurs lettres. Claude Guillon expose ce qu’est, selon lui, la « Généalogie d’une invention » à propos de cette « mouvance » introuvable. « Des précaires » expliquent pourquoi la gauche et l’extrême gauche ont eu peur, dans un premier temps, de s’engager autour des incul-pés de Tarnac. Un article de la brochure « Mauvaises intentions » n° 2 ex-pose ce que pourrait être cette solidarité à propos de trois jeunes (Isa, Juan et Damien) dont les « affaires » n’ont jamais bénéficié de la moindre mé-diatisation. Et des camarades italiens donnent leur point de vue sur la stra-tégie de défense des inculpés de Tarnac et surtout de leurs « soutiens ». Cette partie se conclut par une « Mise au point du Comité invisible » datée du 5 février 2009, suivie d’un texte sur les mirages de l’illégalisme, aupa-ravant publié par la revue anarchiste À corps perdu, qui nous offre une ré-flexion très riche à partir de l’expérience italienne et des rapports, dans l’imaginaire populaire, entre mafieux, braqueurs de banques et militants il-légalistes.

Puis Temps critiques pose son regard acéré sur « Les luttes dans l’Education nationale » et leurs limites.

Nous reproduisons ensuite plusieurs textes sur les limites et l’utilité des « contre-sommets » dont l’idéologie est souvent douteuse et confuse, quoi qu’en disent les participants qui s’expriment ici. Sacha Ismail et Colin Bar-ker dévoilent les aspects réactionnaires d’un certain anti-impérialisme de gauche, idéologie très présente dans ces « contre-sommets ». Ces deux ar-ticles constituent une bonne introduction générale aux articles et interviews sur le Venezuela. L’expérience de ce pays est souvent présentée, par ses partisans comme par ses adversaires, à travers une propagande aussi gros-sière que fallacieuse. D’où l’intérêt des articles à propos de la grève du mé-tro de Caracas, de la répression antisyndicale et de la visite du « libertaire » Chomsky au Caudillo de Caracas ainsi que l’interview des camarades d’El Libertario.

La dernière intervention israélienne a Gaza a suscité, comme d’habitude, beaucoup de polémiques. Plusieurs articles expriment des points de vue différents sur Israël et le sionisme. Les « Luftmenschen » ten-tent de cerner les particularités de l’« antisionisme à la française », « Si-nistre Spectacle » démonte le pantin qu’est Alain Soral et le Réseau Soli-daire d’Allocataires relate la visite du Dieudobus à Argenteuil.

Revenant à une question qui rôdait dans le débat autour des inculpés de Tarnac, nous offrons quelques éléments de réflexion sur les rapports con-flictuels entre anarchisme et insurrectionnisme (ce dernier courant étant in-fluencé par les écrits d’Alfredo Maria Bonanno).

Dans deux articles, le groupe Mouvement communiste revient sur la grève des ouvriers de la raffinerie de Lindsay et l’échec de Total, mais aus-si quelques particularités du mouvement ouvrier et syndical britannique.

Antoine Hasard présente « La Garde rouge raconte », livre d’Emilio Mentasti sur le comité d’usine de Magneti Marelli en 1975-1979.

Le Colectivo Passa Palavra (Portugal/Brésil) nous expose quels sont ses « Points de départ » et les camarades de De Fabel van de illegaal nous dé-crivent la situation des Antillais néerlandais dans ce paradis de la « tolé-rance » qu’est la Hollande… !

5/10/2009

1. Ce qualificatif déplaira certainement aux plus radicaux d’entre eux. Bien qu’ils se retrouvent ponctuellement sur des actions ou dans des mani-festations communes, il faut distinguer les courants spontanéistes radicaux (les électrons libres de l’anarchisme et de l’« autonomie ») des courants lé-galistes qui, parmi les altermondialistes, les « désobéissants », les écolo-gistes, les mouvements gays, lesbiens, antiracistes, etc., ont une orientation réformiste, se sentent partie prenante de la « gauche de la gauche », voire de la gauche officielle.

Les partisans de cette gauche post-moderne légaliste désirent ardem-ment que leur association ou leur ONG reçoive une plus grosse part de la manne de l’Etat-providence. Ils n’imaginent même pas pouvoir « militer » sans subventions publiques et ne peuvent donc pas mordre la main qui les nourrit. Par conséquent, ils se refusent à tout affrontement avec la police (contrairement aux radicaux spontanéistes et aux gauchistes ou libertaires post-modernes). Ces lobbies citoyens (et citoyennistes) peuvent parfois gauchir un peu leur langage mais ils respectent l’ordre capitaliste, et se sont résignés à ne pas tenter de le renverser. En ce sens, ils sont très différents des premiers mouvements féministes ou homosexuels des années 60 qui considéraient que seule une révolution sociale et socialiste pourrait libérer les femmes, briser les chaînes du patriarcat, en finir avec l’homophobie, etc. C’est ainsi qu’on est passé du FHAR à la Gay Pride (pardon, la « Marche des Fiertés ») subventionnée par les grandes entreprises et la Mairie de Paris, du MLF à la lutte pour la parité et le « respect des diffé-rences et de l’Autre » au sein des institutions bourgeoises.

* Sommaire

 Quatre crises

 Quatre crises et aucune solution en vue (Eric Krebbers, De Fabel van de illegaal)

 Cinq thèses fondamentales sur le capitalisme d’aujourd’hui (Balance, Cuadernos de historia),

* Mouvements autonomes de « sans papiers » et « soutiens »

 Réponse au quatre pages de la CGT (CSP 75)

 Pourquoi nous refusons de quitter le boulevard du Temple

 Ceux qui ont approuvé l’évacuation (blog ouvalacgt)

 RESF : point de vue d’une ex-militante

 La chasse aux enfants, un livre du Groupe Miroir de RESF, Michel Bennassayag et Angélique del Rey (Y.C.)

 La grande loterie des camps

 Comité de grève de Viry-Châtillon (Waara)

* Le gauchisme post-moderne en débat

 Manifeste pour la désobéissance générale (Sous-Comité décentralisé des gardes-barrières en alternance)

 Introduction au débat sur L’insurrection qui vient et Les mouvements sont faits pour mourir

 À propos de L’insurrection qui vient (débat)

 À propos de Les mouvements sont faits pour mourir (débat)

Tarnac et après ?

 Lettres de prison ; « Nous n’avons que trop de raisons de nous révol-ter » (Juan) ; « Aller en taule tout en continuant à lutter pour la liberté » (Damien) ; « Nous ne serons ni des boucs émissaires, ni des martyrs » (Isa)

 « Dissociés » italiens … et radicaux chics hexagonaux (Y.C.), 146

 Mouvance anarcho-autonome : généalogie d’une invention (Claude Guillon)

 La Catenaire qui cachait la Forêt, (Des précaires)

 Qu’est-ce que la solidarité ?

 Editeur « révolutionnaire » cherche auteurs travaillant gratos ; Les rapports de classe, ça existe aussi dans l’édition dite « de gauche » ; Qui tient la plume et qui remplit l’encrier ? ; « Gauche radicale » : Discussions et régressions (Y.C.)

 Mise au point du Comité invisible

 Violence et sabotage : pendant les « affaires », le débat continue (Claude Guillon)

 Lettre ouverte aux camarades français (Quelques anarchistes italiens)

 Les cendres des légendes. Pour en finir avec l’apologie illégaliste

Luttes dans l’Education nationale (Temps critiques)

Contre-sommets

 Casser du flic ou devenir indicateur ? (Y.C.)

 Contestation du G20. Une manifestation ou une diversion ? (Commu-nist Workers Organization)

 Manifester contre le G20 ? (Socialisme mondial)

 De la nécessité de déserter les contre-sommets illustrée par le siège de Strasbourg (Fred, CNT-AIT)

 Sur les contre-sommets (compte rendu d’une discussion)

Sur l’anti-impérialisme réactionnaire

 La gauche et l’anti-impérialisme réactionnaire : la théorie de l’adaptation (Colin Barker)

 L’islamisme et la nouvelle gauche arabe (Sacha Ismail)

 Venezuela Grève des travailleurs du Métro de Caracas ; Le gouverne-ment bolivarien contre l’autonomie des syndicats, Rafael Uzcategui ; Inter-views d’El Libertario ; Chomsky, le bouffon de Chavez, Octavio Alberola

 Irak : Les superstitions, les lois et les coutumes religieuses sont la honte du XXIe siècle (Houzan Mahmoud)

Massacres à Gaza. Sionisme et antisionisme

 Pour l’arrêt immédiat de l’offensive israélienne contre Gaza ! (texte collectif)

 Le drame palestinien (Michel)

 À propos de « Pour l’arrêt immédiat de l’offensive israélienne contre Gaza » (Patsy)

 Questions-réponses sur le sionisme, Israël et le soutien au « peuple pa-lestinien » (Y.C.)

 Sur Israel/Palestine : Guerre et génocide (Y.C.)

 Israel/Palestine : Guerre et génocide (Will Barnes)

 Qui a eu raison, les sionistes ou les socialistes ? (Socialisme mondial)

 Un problème bien mal posé (Y.C.)

 Une politique internationaliste est-elle encore possible en Israël-Palestine ? (Débat révolutionnaire)

 Limites de l’antisionisme (11) (Y.C.)

 Sur l’antisionisme à la française (Luftmenschen)

 Antisionistes encore un effort ! (Luftmenschen)

 Guesdisme et antisémitisme

 À propos d’Alain Soral (Sinistre spectacle)

 La machine à précariser s’accélère, l’extrême droite de Dieudonné tente de faire diverSion (Réseau Solidaires d’Allocataires)

Anarchisme et insurrectionnisme

 Notes sur l’anarchisme insurrectionnel (Venomous Butterfly, Willful Desobedience)

 À propos des noyaux autonomes de base

 Critique de l’insurrectionnisme (Joe Black)

 Quelques précisions, José Antonio Gutiérrez D.

International : Grande-Bretagne, Italie, Brésil, Pays-Bas

 Lindsey : une lutte empêtrée dans le nationalisme (Mouvement com-muniste), 440 ; suivi de L’échec de Total

 Préface à La Garde rouge raconte d’Emilio Mentasti (Antoine Hasard)

 Points de départ, Colectivo Pasa Palavra

 Trafic de drogue aux Pays, un prétexte pour diffamer les Antillais

**** A propos de NI PATRIE NI FRONTIÈRES n° 27-28-29
Paris, octobre 2009, 484 p.

Comme pour rattraper un an de silence, la dernière livraison de Ni patrie ni frontières , indispensable revue de traductions et de débats, nous of-fre un très gros volume de textes regroupés en dix thèmes : « Quatre cri-ses » ; « Mouvements autonomes de “sans papiers” et “soutiens” » ; « Le gauchisme post-moderne en débat » ; « Tarnac et après ? » ; « Luttes dans l’Éducation nationale » ; « Contre-sommets » ; « Sur l’anti-impérialisme réactionnaire » ; « Massacres à Gaza, sionisme et antisionisme » ; « Anar-chisme et insurrectionnisme » ; « International : Grande-Bretagne, Italie, Brésil, Pays-Bas ». À sa manière, éminemment critique et sérieusement ar-gumentée, ce numéro examine, sans tabous d’aucune sorte, certains sujets majeurs de la récente actualité anticapitaliste et militante. La place nous manque, bien sûr, pour évoquer, par le menu, toutes les contributions de cette livraison – elles sont trop nombreuses –, qui, par leur qualité d’analyse, mériteraient de l’être. Aussi nous contenterons-nous, de manière un peu arbitraire, de n’en retenir que quelques-unes, à notre avis par-ticulièrement bienvenues et pertinentes. Tel est, par exemple, le cas du dé-bat retranscrit en ces pages, entre Yves Coleman, l’animateur de la revue, et trois militants de sensibilité libertaire, sur une récente production litté-raire « radicale-spontanéiste ». De la même façon, deux textes de Claude Guillon – « Mouvance anarcho-autonome : généalogie d’une invention » et « Violence et sabotage : pendant les “affaires”, le débat continue » – ap-portent de précieux éléments de réflexion, d’une part, sur cet improbable « hybride » et, de l’autre, sur l’extrême confusionnisme véhiculé par cer-tains textes en vogue dans le milieu autonome sur des notions comme la vi-olence ou le sabotage. Sur d’autres thématiques, il nous plaît de signaler, pour leur indéniable intérêt, la publication d’un long entretien avec le col-lectif de rédaction du journal anarchiste vénézuélien El Libertario et, mal-gré quelques faiblesses argumentaires, un dur texte d’Octavio Alberola – « Chomsky, le bouffon de Chavez » – pointant les limites de la pensée cri-tique du très surfait mandarin quand, au lieu de l’exercer, il se contente de faire génuflexion progressiste devant le caudillo de Caracas. Enfin, et pour clore cette recension, nous recommandons la lecture, dans sa totalité, du très pertinent dossier consacré aux derniers soubresauts du drame israélo-palestinien et, plus généralement, à la manière dont il est traité à la gauche de la gauche.

À contretemps


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