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Une secte religieuse fascisante : les Frères musulmans

Une des fractions les plus dangereuses du mouvement musulman ultra-intégriste est la secte des Frères musulmans. Dans plusieurs pays, celle-ci est en effet une véritable organisation structurée et hiérarchisée. Elle organise, par exemple, des actions de commando contre les femmes qui refusent le port du voile. En Egypte, les Frères musulmans attisent la haine religieuse en menant des agressions contre les minorités de chrétiens coptes.

Article mis en ligne le 1er mai 2017

En Algérie récemment [en 1980], les Frères musulmans se sont illustrés par des attaques contre des étudiants de gauche dans les universités qui ont fait plusieurs morts. Par différents aspects de son activité, comme par sa base sociale, cette secte présente des points communs avec les organisations fascistes. A la faveur de la remontée de l’Islam, elle connaît actuellement un certain développement dans plusieurs pays arabes.

Vive le roi, vive les bourgeois !

C’est en Egypte, en 1928-1929, que la secte des Frères musulmans a été fondée par Hassan al-Banna, instituteur de profession. Financée d’abord par des gros commerçants, puis par des membres du gouvernement, elle a par la suite reçu, particulièrement lors de la Seconde Guerre impérialiste, des subventions appréciables de la Grande-Bretagne, lui permettant de devenir une organisation très puissante dans l’Egypte de la fin des années trente, et particulièrement en 1948-1953. Cette secte possédait tout un réseau d’écoles, de centres d’éducation religieuse, de mosquées et même d’hôpitaux lui permettant de répandre ses conceptions idéologiques réactionnaires et d’encadrer la population pauvre. Cette puissance qui fit d’elle un Etat dans l’Etat, les notables, les dirigeants de l’Etat et l’impérialisme britannique ne lui permirent pas de l’acquérir sans contrepartie.

C’est bien parce que le courant de la Fraternité musulmane défendait les valeurs fondamentales de l’ordre bourgeois, y compris par la violence, qu’il eut sa faveur.

La première chose que cette secte enseignait à ses adhérents était la soumission : à Dieu d’abord ; aux dirigeants du mouvement ensuite ; au principe du gouvernement par un roi enfin, selon la tradition de l’islam qui opte pour la suprématie d’un « représentant de Dieu » sur les hommes. Les adhérents devait jurer « obéissance aveugle » au guide suprême de la secte.

L’activité politique de cette secte fut particulièrement précieuse au roi Farouk (pro-britannique). Elle affirmait que « la constitution (monarchique) dans son esprit et ses objectifs généraux ne contredisent pas le Coran ». Elle consacra entièrement son quatrième Congrès à fêter le couronnement du roi Farouk et organisa une manifestation devant le palais royal où elle fit scander : « Nous te soumettons nos foyers et notre obéissance, selon le livre de Dieu et la Sunna de son prophète » (Hassan el-Banna, Mémoires, p. 252).

Les Frères musulmans faisaient également l’apologie de l’exploitation bourgeoise : « Les ouvriers doivent toujours se rappeler de leur devoir à l’égard de Dieu, à l’égard de leur personne et à l’égard de leur patron », disaient-ils aux travailleurs insurgés en 1946 (An-Nadir, du 24/8/1946) . Ils affirmaient que le « possédant n’est pas nécessairement injuste » mais qu’il « s’agit seulement de l’éduquer » (Bani Kholi, « L’islam, ni capitalisme, ni communisme »).

S’il arrivait que des travailleurs, des étudiants ou toute autre personne ne soit pas convaincue par leur propagande ou la refuse, leur « section spéciale » (appareil militaire terroriste et section de renseignements) se chargeait d’eux, soit en les attaquant directement, soit en les livrant à la police.

Des propriétaires fonciers, des commerçants, mais aussi des chômeurs

La secte des Frères musulmans a pour base sociale les fractions les plus réactionnaires de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie : propriétaires fonciers, petits commerçants, en un mot les couches sociales dont les intérêts sont menacés par le développement du capitalisme.

C’est ainsi que, par exemple, après le coup d’Etat de 1952 en Egypte, et la décision d’une « révolution agraire » qui limitait à 200 fedans la surface maximale qu’un individu puisse posséder, la secte des Frères musulmans exigea qu’on accordât 500 fedans.

Plus récemment [dans les années 70], en Algérie, la secte des Frères musulmans fit feu de tout bois contre la réforme agraire, pourtant bien timide, du gouvernement de Boumédiene. Elle eut la même attitude face aux attaques de l’Etat contre le secteur commercial privé. Si ces couches représentent l’essentiel de la base sociale de la secte des Frères musulmans, il faut cependant savoir que les conditions de vie des masses, le chômage, le manque de solution alternative politique, permettent aux intégristes religieux de recruter nombre de jeunes chômeurs

Un anticommunisme forcené

En général, cette secte fonde sa propagande sur un axe : le sous-développement, le recul de la civilisation arabe sont dus à l’abandon de l’islam. Il faut donc faire des pays arabes des pays « réellement » islamiques pour que le monde arabe retrouve sa splendeur passée, et ne soit plus sous la botte des « infidèles ». La secte des Frères musulmans milite pour des Etats régis par le droit islamique où les seuls partis tolérables sont les partis religieux. Pour eux, l’islam est une révélation divine qui a apporte des solutions à tous les problèmes humains, y compris les problèmes politiques et sociaux. Malgré les différences, on voit que le régime de Khomeiny n’est pas loin.

Si le mouvement des Frères musulmans n’est pas monolithique, s’il n’a pas exactement les mêmes positions dans tous les pays arabes et musulmans une des ses constantes est l’anticommunisme. Les « rouges » sont pour eux le plus grand danger. Cet anticommunisme primaire est d’ailleurs habilement exploité par l’impérialisme américain contre son rival soviétique.

En Egypte, par exemple, Sadate a légalisé la secte des Frères musulmans, afin de mieux lutter contre l’influence de l’URSS dont il voulait se débarrasser au profit des Etats-Unis. Il est d’ailleurs bien connu que, si le centre historique et idéologique des Frères musulmans est en Egypte, c’est l’Arabie Saoudite qui finance en grande partie les activités des Frères.

Combat communiste

(octobre 1980)