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Article mis en ligne le 29 avril 2017
dernière modification le 30 avril 2017

* N° 15 - Décembre 2005 - 7,5 euros - 178 pages

Des agressions contre la manifestation lycéenne du 8 mars aux « émeutes » d’octobre-novembre 2005

L’irruption de bandes de « jeunes de banlieue » venus racketter des por-tables ou des fringues et cogner des lycéennes « gothiques » et des « suceurs de Blancs » le 8 mars 2005 montrait déjà les conséquences catastrophiques de la paupérisation accélérée des quartiers populaires depuis trente ans.

Les « émeutes » de novembre qui se sont étendues à toute la France n’ont fait que renforcer le tableau pessimiste que l’on peut dresser de la situation de la jeunesse et de toute la population des « quartiers », population aban-donnée par la droite et la gauche. Pour dresser un premier bilan de ces « événements », nous avons regroupé un certain nombre de témoignages, d’analyses et de tracts rédigés à chaud, malgré leurs limites et d’inévitables répétitions. Nous espérons que de nombreux témoignages de première main seront publiés plus tard car, pour le moment, il est difficile de répondre à un certain nombre de questions :

– quelle a été la composition « ethnique » des « émeutiers » ? Même si ce type de question représente une formidable régression politique et théo-rique, elle est au centre des débats. Et pour pouvoir y répondre honnête-ment, il faut bien se demander si les émeutiers étaient uniquement des en-fants ou des petits-enfants d’immigrés ou s’il y avait parmi eux des « Fro-mages » « Gaulois » et autres Berrichons pur jus… Cette question, aussi dé-plaisante soit-elle, est importante pour deux raisons :

1) elle constitue une des explications propagées par la droite et l’extrême droite, qu’il faut donc combattre, mais pas n’importe comment, en niant l’existence du phénomène (s’il existe) ou en se livrant à des dia-tribes justifiées contre le racisme, mais qui ne convaincront pas les prolé-taires ébranlés par la propagande xénophobe ;
2)
2) si cette explication reflète ne serait-ce qu’une partie de la réalité, elle pose forcément des problèmes politiques nouveaux qui risquent de compli-quer la lutte des exploités et des opprimés (1).

Un nouveau bouc émissaire ?

En plus des habituels discours contre les intégristes musulmans ou les délinquants d’origine « étrangère » qui noyauteraient les quartiers, des hommes politiques de droite et certains intellectuels médiatiques ont cette fois cogné sur un nouveau bouc émissaire qui s’est ajouté aux précédents (pour être complet, il faudrait rajouter les parents « démissionnaires », les profs « laxistes » ou « gauchistes », etc.).

Au début des « émeutes », ce sont d’abord les Renseignements généraux (dont, rappelons-le, les infos sont souvent bidonnées) qui ont nourri, dans les médias de droite, l’hypothèse selon laquelle il y aurait, depuis quelques années, une tendance à la formation de bandes purement afro-antillaises, ceux que l’on appelle désormais les « Blacks », par imitation béate du multi-culturalisme américain.

Le premier signe de cette évolution étant, toujours selon les flics, une descente de 200 jeunes Afro-Antillais sur les Champs-Elysées au moment de la Coupe du monde de football de 1998, descente qui aurait été minimi-sée par les médias, puisqu’on était en pleine euphorie suscitée par la pré-tendue réussite du modèle « Black-Blancs-Beurs ». Selon les RG, la nou-veauté de 2005 par rapport aux « émeutes » précédentes résiderait dans le fait qu’elles seraient beaucoup moins « pluriethniques » qu’avant.

Cette thèse a été répercutée immédiatement par la presse de droite comme Le Figaro et Le Point (les télévisions ont été plus prudentes du moins dans leurs journaux télévisés – elles ne tenaient pas à perdre des points d’audience sur une simple rumeur), mais elle a ensuite pris de l’ampleur suite aux déclarations de Sarkozy, Larcher, Accoyer, Carrère d’Encausse et Finkielkraut.

C’est ce qui explique la sortie ignoble du ministre délégué à l’Emploi (Larcher) qui voit dans la polygamie « une des causes possibles » des « troubles sociaux » ou celle du président du groupe parlementaire UMP (Accoyer) qui considère qu’il s’agit « certainement d’une des causes » des « émeutes ». Sorties d’autant plus cyniques que les femmes africaines qui divorcent pour « régulariser » leur situation par rapport à la loi française et ne pas être pénalisées… sont en butte à la suspicion et au racisme de l’administration française (cf. p. 30, l’article sur Fontenay-sous-Bois).

Et c’est ce racisme anti-africain sous-jacent qui explique la violente sor-tie de Sarkozy contre le cousin du Mauritanien électrocuté qui ne serait pas venu « habillé comme un Français » lorsqu’il a rencontré le ministère de l’Intérieur. Curieusement, aucun média n’a noté ou dénoncé cette remarque répugnante, et aucun des jeunes ou des politiciens présents lors de l’émission d’Arlette Chabot n’a réagi. Que diable peut bien signifier être « vêtu comme un Français » ? Et pourquoi un « Français » n’aurait-il pas le droit de porter un « boubou », une djellaba, voire un short ou un kilt quand il rencontre un ministre ?

Finkielkraut : faucon ou vrai con ?

Et ce sont aussi ces sentiments hostiles aux Africains et aux Antillais qui expliquent les propos d’Alain Finkielkraut dans le journal Haaretz du 18 novembre où ce « philosophe » croit pouvoir tenir, en toute impunité, le même type de discours qu’un raciste d’extrême droite. En effet, comment interpréter autrement sa diatribe contre une « équipe de France black-black-black qui fait ricaner toute l’Europe » ?

Ou cette phrase terrible : « Désormais, on enseigne que l’histoire colo-niale et l’esclavage furent uniquement négatifs, et non que le projet colonial entendait éduquer et amener la culture aux sauvages. » Comment croire une seconde que ce monsieur dénonce efficacement l’ethnicisation et la raciali-sation rampantes de la politique en France, s’il reprend à son compte les pseudo-concepts de ses adversaires et se met à désigner les Africains comme des « sauvages » ? Et comment croire à la sincérité de son démenti quand on sait avec quel soin cet intellectuel pèse ses mots quand il parle des questions philosophiques qu’il connaît bien ?

D’ailleurs, il nous avait déjà fait le coup en raillant « les victimes antil-laises de l’esclavage qui vivent aujourd’hui de l’assistance de la Métro-pole », pour ensuite présenter hypocritement ses excuses. Et il refuse de re-connaître l’esclavage comme un crime contre l’humanité « parce que ce n’était pas seulement un crime ». Pour conclure : « Mon père est revenu d’Auschwitz en France. Ce pays mérite notre haine : ce qu’il a fait à mes pa-rents était beaucoup plus violent que ce qu’il a fait aux Africains. Qu’a-t-il fait aux Africains ? Il ne leur a fait que du bien. » Sans commentaires…

On sent bien que la droite et une partie des médias ont intérêt à trouver un bouc émissaire responsable des dernières « émeutes » et à mettre l’accent sur les « différences culturelles » ou « ethniques » entre les « minorités vi-sibles ». Cela leur évite d’admettre la participation aux « émeutes » de jeunes prolétaires « gaulois » depuis des générations. Ainsi, c’est seulement le 16 novembre 2005 et dans une page intérieure, que Libération nous apprend que la majorité des personnes arrêtées et condamnées à Amiens et à Lille sont des « blancs-becs » (selon la terminologie utilisée par les Indigènes de la République).

La réalité est donc certainement contrastée et variable suivant les cités et les régions. Mais, même si la propagande de la droite est en grande partie mensongère, on ne peut fermer les yeux sur le danger que pourrait repré-senter une ethnicisation des luttes, favorisée par une ségrégation du loge-ment, et manipulée par la droite et l’extrême droite, d’un côté, une extrême gauche et un mouvement altermondialiste tiersmondiste et islamophile de l’autre.

De nombreuses questions à débattre

– quel a été, et surtout quel sera, le rôle des religieux musulmans ? Ap-paremment selon les médias, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes sur une base purement confessionnelle, pour calmer le jeu – et certai-nement pas pour « mettre les banlieues à feu et à sang ». Le rôle des respon-sables religieux musulmans à l’avenir correspondra-t-il à celui que Sarkozy et une bonne partie de la droite veulent leur assigner ou ira-t-il au-delà ? La droite saura-t-elle, comme elle le fait depuis quelques années, aspirer une petite partie des élites issues de l’immigration maghrébine pour la faire col-laborer au pouvoir ?

– Les affrontements des jeunes avec la police traduisent-ils le déses-poir de (futurs) prolétaires sous-qualifiés qui savent que leur situation non seulement sera pire que celle de leurs parents (pas de boulot fixe, pas de perspective de s’acheter un petit pavillon, une bagnole, une moto, etc.) mais qu’en plus ils seront en butte à une discrimination croissante dans tous les domaines de la vie sociale ? Cette révolte pourra-t-elle se traduire en termes politiques (et non politiciens) ou restera-t-elle cantonnée dans des comportements largement autodestructeurs ?

– Quelles seraient les conséquences, pour la lutte des classes, de la mise en place d’une éventuelle « discrimination positive » par la droite ? Sarkozy a-t-il vraiment l’intention d’appliquer sérieusement ce projet ou s’agit-il d’un chiffon rouge qu’il va agiter pendant des années comme Mit-terrand le fit avec le droit de vote aux immigrés pour les élections locales ?

– Sur le plan de l’Ecole et du logement, la petite bourgeoisie salariée, ceux qu’on appelle pudiquement les « classes moyennes », n’aggrave-t-elle pas délibérément la ségrégation en trichant avec la carte scolaire et en dé-ménageant systématiquement pour éviter la cohabitation avec les prolé-taires ? A ce propos, cela valait la peine d’entendre le cri du cœur d’Eric Zemmour (journaliste au Figaro) face au très modéré Christian Barbier (de L’Express) lors d’un de leurs face-à-face réguliers sur i-télé. Quand Barbier évoqua (la tarte à la crème de) la « mixité sociale », Eric Zemmour devint tout rouge et s’énerva : « Mais enfin, vous dites n’importe quoi ! La bour-geoisie a tout fait pour se séparer des prolétaires au XIXe siècle, ce n’est pas pour revenir en arrière aujourd’hui ! Ce serait la révolution ! » Quel cri du cœur !

En fait, ce qui est inquiétant ce n’est pas l’attitude traditionnelle des grands bourgeois de Neuilly mais plutôt celle des bobos, intellos, profs, cadres moyens et supérieurs. Ont-ils vraiment envie, eux, de « mixité so-ciale » ? Leurs préjugés sociaux, voire racistes, en font-ils des alliés objec-tifs de la ségrégation sociale ?

– Va-t-on vers une évolution à l’américaine avec une ségrégation de plus en plus importante du logement, de l’Ecole et des classes sociales ?

– Dernière question, que nous aborderons dans un prochain numéro : un des effets imprévus des « émeutes » sera-t-il l’émergence d’un mouvement politique qui portera les revendications spécifiques des Afro-Antillais, comme le veulent les créateurs du CRAN, et comme en témoigne notam-ment la parution récente de plusieurs ouvrages consacrés à l’esclavage (Claude Ribbe) et à l’« identité noire » (Gaston Kelman), même s’ils défen-dent des points d e vue différents ?

Quelques pistes

Ces textes présentent un assez large éventail de positions, du soutien à la police de proximité (Lutte ouvrière et Mimouna Hadjam) à l’absence de critique des actes des « émeutiers » (L’Echappée, MIB, CNT-AIT, Collectif Nada).

On remarquera également, pour la déplorer, la présence de la thématique inspirée par l’Appel des indigènes (l’usage lancinant du dernier mot à la mode : « post-colonial », employé à tout propos et souvent hors de propos), contamination qui ne peut aboutir qu’à l’ethnicisation renforcée des ques-tions politiques : de SOS Racisme (avec son désastreux slogan « Blacks, Blancs, Beurs » des années 80) aux actuels Indigènes de la République (avec leur culpabilisation collective des prolétaires français pendant les guerres coloniales), en passant par Sarkozy et sa « discrimination positive », ou Malek Boutih et sa « République métisse », une même ligne de force se dessine, qui consiste à nier l’importance fondamentale des facteurs de classe dans la création, le maintien et la perpétuation du racisme.

De plus, on ne peut que constater un énorme décalage entre, d’un côté, le langage et le contenu des tracts ou communiqués ici reproduits, et de l’autre, le vécu et les préoccupations des « émeutiers » et de leurs familles (préoccupations qu’exprime bien Mimouna Hadjam). Si, en général, les tracts de sensibilité anarchiste ou libertaire sont plus sensibles à la révolte des jeunes et moins soucieux d’avancer des slogans politiciens ou plaqués sur la réalité, en ce qui concerne les groupes trotskystes on sent bien qu’ils s’adressent avant tout aux prolétaires ayant un travail fixe, et politiquement proches de la gauche.

Ce qui intéresse ces groupes, c’est de faire de la « grande politique » et de flirter avec le PCF pour acquérir une place dans les conseils municipaux et au Parlement, voire pour créer avec ce parti ou une fraction du PCF un « nouveau parti anticapitaliste ». Quand ce n’est pas de participer à un gou-vernement « sans mélanger pour autant la gauche du non et celle du oui » (Agnès Jamain de la LCR à Bordeaux, selon L’Humanité du 25 novembre 2005).

Même les bulletins d’entreprise de Lutte ouvrière (groupe qui propage relativement peu d’illusions sur la gauche, du moins si on le compare à ses sœurs du PT ou de la LCR) montrent bien les limites de la propagande ré-volutionnaire classique en de telles circonstances. Certes ces camarades ont raison de dénoncer les responsabilités du gouvernement actuel, d’expliquer que s’attaquer à des voitures, des écoles, des crèches, des bibliothèques ou des bus ne résoudra rien, et que seule la lutte collective et la solidarité de tous les prolétaires pourraient dégager de nouvelles perspectives, mais leurs propos résonnent surtout comme un constat d’impuissance.

Refusant de tomber dans les consignes grossièrement politiciennes (ré-clamer la démission de Sarkozy, voire de nouvelles élections, pour remettre en selle la gauche plurielle comme le font d’autres groupes d’extrême gauche), les camarades de Lutte ouvrière n’ont pas grand-chose de concret à proposer à part plus d’écoles, d’animateurs, de crèches, de bus et de…. flics de proximité, thèmes sur lesquels tous les partis de droite et de gauche sont d’accord, du moins en paroles.

Pour avancer des revendications et des formes de lutte nouvelles, cor-respondant aux besoins des prolétaires des banlieues les plus pauvres, il faudrait disposer d’une implantation massive dans les quartiers populaires ; il faudrait aussi et surtout que les habitants de ces quartiers aient envie de prendre leurs affaires en main, en évitant les chausse-trapes du PCF et du PS, du FN, de la droite, des mafieux, des islamistes et des religieux « modé-rés » de toute confession. On en est loin. Et il y a gros à parier que la situa-tion risque de se dégrader encore davantage : d’abord et avant tout parce que, même si, par miracle, les gouvernants le souhaitaient, ils ne pourraient réparer en quelques semaines des dégâts commis depuis des décennies, mais aussi parce que ni la droite ni la gauche n’ont la volonté politique et les moyens financiers de s’attaquer aux racines du chômage, du racisme, de la dégradation ou de l’absence de services publics, de la crise du logement et de l’Education, etc.

Sombres perspectives

Les « émeutes » de novembre risquent donc d’être le prélude à une ré-pression accrue contre la jeunesse (et les condamnations en comparution di-recte le montrent déjà, tout comme le durcissement des règlements concer-nant les visas d’étudiants étrangers, les mariages avec une personne « étran-gère », les promesses d’expulsion d’« émeutiers » étrangers et la prolonga-tion de l’état d’urgence), à une haine encore plus grande des jeunes contre les flics (et réciproquement) et à un renforcement des tendances sécuritaires de l’électorat de droite et d’extrême droite, mais aussi de gauche, comme semblent le montrer les sondages.

Nous publions à la fin de ce numéro un article de l’AWL sur les émeutes de Birmingham, « Les fruits amers du communautarisme ». Ce der-nier texte pointe vers un autre danger, dont les effets néfastes se vérifient depuis des années aux Etats-Unis et apparemment maintenant en Grande-Bretagne : les affrontements interethniques, pour le plus grand bénéfice des classes dominantes. La question ne se pose pas encore en France, du moins à l’échelle d’une violence de masse, mais rien ne permet de penser que ce pays en sera miraculeusement préservé, surtout quand on sait que, dans l’Hexagone, plusieurs millions d’électeurs votent à chaque élection pour un parti raciste et antisémite.

Si l’extrême gauche et les libertaires continuent à ignorer aussi bien l’immigration antillaise, africaine et maghrébine que la jeunesse défavori-sée des quartiers populaires, qu’elle ait ou pas une carte d’identité tricolore dans la poche, il y a fort à parier que le fossé actuel qui s’est révélé pendant ces « émeutes » deviendra infranchissable pour les révolutionnaires, mais malheureusement pas pour tous les démagogues, nationalistes ou religieux, qui chercheront à capter leur colère.

1) On sait, par exemple, qu’aux Etats-Unis le développement de l’idéologie du Pouvoir noir, puis des Black Panthers et de la Nation de l’Islam, d’un côté, et de l’autre l’identification de plus en plus grande d’une partie des Juifs américains à la politique colonialiste d’Israël après la guerre de 1967 ont rompu définitivement l’alliance traditionnelle entre les Juifs « libéraux » (de gauche) et antiracistes et les Noirs dans leur lutte commune contre le racisme et la ségrégation aux Etats-Unis. Toutes proportions gar-dées c’est exactement ce que tente de faire Finkielkraut en France : se dé-sengager du combat antiraciste en assimilant tous ceux qui veulent dénon-cer l’esclavage comme un crime contre l’humanité à des antisémites. Si Dieudonné a introduit la thématique de Farakhan en France avec des bo-bards antisémites, Finkielkraut lui joue en France le rôle symétrique de ce-lui de Farakhan au sein de la « communauté juive » : il fait tout pour que les Juifs français se détournent de la lutte contre les discriminations dont sont victimes les Africains et les Antillais.

Sommaire

Des agressions contre la manifestation lycéenne du 8 mars aux « émeutes » de novembre 2005 – « Emeutes de novembre » : Quand les jeunes « dansent avec les loups » – Une société de classe impitoyable – Un siècle et demi d’immigration suivi de L’ « ascenseur social » ne fonctionne plus – A propos de la police de proximité – Mai 68=Novembre 2005 ? Du danger de certaines comparaisons hâtives – Pendant les « émeutes », tout baigne pour les « institutionnels »

Témoignages – Communiqués – Tracts – Analyses – Chronologie

– Suceurs de lepénistes, chauvins antiracistes et gauchistes confus : un débat sans intérêt (Ni patrie ni frontières , avril 2005) – Nouveau lumpen-prolétariat et jeunes casseurs (B. Larguèze, F. Goldbronn, et J. Reynes, avril 2005). – Quand Juju (Julien Dray) parle aux jeunes (F. Goldbronn, mai 2005) – Témoignages sur le racisme policier ordinaire en 20004-2005 (Résistons ensemble)

– Clichy-sous-Bois : zone de non-droits ou zone d’injustice (témoignage d’ A. Germa, 30/11) – Clichy-sous-Bois (Lettre de Liaisons, 30/10) – Chasse aux jeunes (C. Picquet, Rouge 3/11) – Emeutes de Clichy-sous-Bois : les jeunes accusent la police (C. Cadasse, afrik.com, 30/10) – La vio-lence dans les quartiers populaires et ses responsables (Lutte ouvrière, 31/10) – Qui sème la colère récolte la colère (Convergences révolution-naires, 31/10) – Où va Sarkozy ? (Lettre de Liaisons, 2/11)

– Violences urbaines ou désespoir, révolution ou autodestruction ? (té-moignage de Sérénade Chafik) – « On va t’emmener dans un transfo » (té-moignage, 5/11) – Une semaine de révolte contre l’injustice (Alternative li-bertaire, 5/11) – Dernière minute : Qui a intérêt aux petits incendies partout (Liaisons, 6/11) – Témoignage sur la justice expéditive contre les « émeu-tiers » (Linda, 7/11) – Jeunes et habitants des quartiers, ensemble contre le gouvernement (LCR) 7/11

– Comment lutter contre l’insécurité et la violence en banlieue ? (lettre de G.D., 3/11) suivi de Lutte ouvrière et la police : la même position de-puis… au moins 1977 ! (Ni patrie ni frontières ) – Explosion sociale en France : le gouvernement Villepin décrète l’état d’urgence (Olivier Del-beke, Liaisons, 8/11) – Qui sème la désespérance récolte la colère et la vio-lence (Coordination des groupes anarchistes, 9/11)

– L’espoir n’est ni dans la violence stérile, ni dans la résignation (Lutte ouvrière, 7/11) – Y’a le feu…. pour entrer en lutte tous ensemble (Conver-gences révolutionnaires, 7/11) suivi de Oui, démission ! De qui ? (Conver-gences révolutionnaires, 7/11) – Pas de justice ? Pas de paix ! (Fédération anarchiste, 10/11)

– Il n’y a pas de capitalisme à visage humain (No pasaran, 11/11) – Communiqué du MIB, 9/11 – La meute, l’émeute et l’impasse MIB, Di-vercité, 9/11 – Vive la révolte des jeunes ! (Parti communiste international, 10/11) – Jeunes salariés, population des banlieues, solidarité pour l’état d’urgence sociale et démocratique (Débat militant, 10/11) – Je tombe des nues ! ? ! ? (L’envolée, 13/11) – Acteurs, pas casseurs (Cinquième Zone, 13/11)

– Dans les quartiers, dans les entreprises en lutte : pas de justice, pas de paix (Organisation communiste libertaire, 13/11) – Sans un combat résolu contre la misère, le feu couvera encore (Convergences révolutionnaires, 14/11) – Révoltes dans les banlieues : avec les exploités toujours (CNT, 13/11)

– La sous-France qui est en souffrance vous rappelle à l’ordre républi-cain (Mimouna Hadjam, Africa 93,15/11)– Harcèlements policiers, harcè-lements républicains et révoltes (Nathan Tabard, 15/11) – Révolte des ban-lieues. La violence de la jeunesse populaire répond à la violence du capita-lisme et de son Etat : il lui faut un programme et un parti révolutionnaires (L. Wolfgang, Groupe CRI, 15/11)

– Toulouse ; prison ferme pour comparution immédiate (témoignage Mères solidaires, 14/11) – Lyon : compte rendu du tribunal de grande ins-tance (extrait d’Infozone) – Comparaisons immédiates des jeunes de ban-lieue, 10/11 – Novembre 2005 : il y a urgence ! (C. Guillon, 16/11) – Patsy, « Le monde comme il va », émission du 17/11/2005

– Le film des événements. Chronologie du 27/10 au 14/11 (Mouvement communiste) – Pour l’union des révoltés (Sylvestre Jaffard, Avanti, 18/11) – Violences urbaines- Etat d’urgence. Banlieues les vraies urgences. (Communiqué commun de 50 organisations, 13/11)

– La guerre de classe est déclarée. Justice sociale (Alternative libertaire, 16/11) – Envolée xénophobe sous prétexte de révoltes banlieusardes (GISTI, 17/11) – Non, la France ne brûle pas… encore (Convergences ré-volutionnaires, 18/11) – L’essence de la révolte (Section Cosaques-Jabots de bois, 20/11) – Révoltes et chaos dans le capital (Collectif Nada) 1er dé-cembre

– Les récentes violences dans les banlieues françaises sont difficilement solubles dans le combat général de classe (Mouvement communiste), 1er décembre – Les véritables incendiaires sont au pouvoir (Indigènes de la République), 9/11 – « Indigènes, indigénat, indigénisés » ? (Ni patrie ni frontières )

– Répétition générale (Paul, Combat syndicaliste, CNT-AIT) 1er dé-cembre – De la révolte à la révolution (Marc-Aurèle, Combat syndicaliste, CNT-AIT) 1er décembre– Toulouse à l’heure du couvre-feu (militants CNT-AIT du Mirail) 1er décembre – Trop conscients pour se révolter (Des militants, Combat syndicaliste) 1er décembre

Les fruits amers du communautarisme en Grande-Bretagne, Jim Den-ham (AWL).

***
Commentaires de La question sociales à propos de 3 numéros de la revue

N° 11-12 : Terrorismes et violences politiques

N° 13-14 : Elections ? Démocratie ? Europe ?

N° 15 : Premier bilan des "émeutes" d’octobre-novembre 2005

Cette revue dont nous avons déjà signalé qu’elle avait pour ambition d’aider à faire " naître un dialogue fécond entre les hommes et les femmes qui prétendent changer le monde " en présentant des " positions différentes, voire contradictoires " sur un même sujet, s’est attaquée en l’espace d’un an à trois gros morceaux. La question de la violence politique est abordée à travers des textes surtout historiques (un " florilège marxiste " d’un côté, une série d’articles sur la problématique de l’illégalisme et de l’action di-recte de l’autre) et quelques autres datant des années 1970-80 relatifs au terrorisme allemand et italien d’extrême gauche. La question de l’électora-lisme et du rôle qu’il joue dans cette " démocratie " est l’occasion d’un re-cueil plus équilibré entre d’une part des textes historiques (d’anarchistes et de marxistes là aussi) et, de l’autre, des textes récents écrits pour l’essentiel à l’occasion du référendum sur la Constitution européenne. Le tout dernier numéro, en revanche, s’attaque à un sujet on ne peut plus d’actualité - les émeutes de cet automne dans les banlieues - en rassemblant une soixan-taine de tracts, témoignages, communiqués... émanant de presque tout ce que la gauche extrême, ultra ou libertaire compte de regroupements. Le ré-sultat du gros travail de compilation que suppose chacun de ces numéros frappe à la fois par sa richesse et par ses limites : il est rare que les textes proposés se répondent, et même si l’on trouve aussi dans tous ces numéros quelques articles rédigés par des membres de la rédaction, on se dit que ce qui nous est proposé là constitue certes une sérieuse base de départ pour le débat entre sensibilités militantes diverses, mais qui ne peut remplacer le débat lui-même. Pour exister, celui-ci a besoin d’une vraie volonté de ren-contre et d’échange. Nous n’en sommes malheureusement pas (encore ?. N. T. (La Question sociale)


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