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42-43 : Sommaire
Article mis en ligne le 29 avril 2017
dernière modification le 30 avril 2017

* N° 42-43 Nos tares politiques n° 1

Introduction

« Color-blind marxism is blind marxism » (« Les marxistes qui nient le racisme nient le marxisme » ! Proverbe militant anglo-saxon.)

Au-delà de l’allusion et du jeu de mots contenus dans le titre de ce numéro divisé en deux parties qui seront publiées séparément vu leur vo-lume, « Nos tares politiques », indique ouvertement notre responsabilité col-lective face à un certain nombre de maux qui sévissent dans l’extrême gauche et l’ultragauche, comme dans les milieux anarchistes et libertaires.

Les textes de ces deux volumes ont une tonalité polémique , parce que nous n’avons jamais eu la moindre sympathie pour l’omerta, le copinage, les excuses faciles que beaucoup d’entre nous trouvent à des « camarades » ou des compagnons, considérés comme de « braves types » (ce sont rare-ment des femmes, non parce que celles-ci seraient moins sujettes à ces tares, mais tout simplement parce qu’elles sont extrêmement minoritaires dans les milieux « radicaux »...), dans l’erreur, dévoués, courageux, intelli-gents, cultivés.... Le catalogue d’excuses est inépuisable.

Un lecteur m’a fait remarquer que l’omerta à propos du racisme et de l’antisémitisme (ce dernier sous couvert de l’antisionisme de gauche) dans les milieux militants valait bien celle à propos du sexisme et en effet, il a raison, les mécanismes sont exactement les mêmes. L’affaire d’un dirigeant du SWP accusé – à tort ou à raison, je l’ignore – de viol et de harcèlement sexuel par une militante beaucoup plus jeune que lui est là pour nous rap-peler que les organisations « révolutionnaires » (ou pas, cf. DSK et ses dé-fenseurs au Parti socialiste et dans les médias) ont toujours du mal à ad-mettre qu’elles puissent souffrir des mêmes tares que les autres et à trouver des moyens d’en débattre honnêtement et publiquement.

Elles défendent un programme, une méthodologie, une philosophie voire une « science » marxistes ; ou bien elles sont convaincues que, puisque leur éthique anarchiste prône une parfaite adéquation entre les fins et les moyens, leurs militants ont assimilé l’éthique libertaire qui en découle, donc toute oppression raciste ou sexiste est « évidemment » bannie de leurs rangs théoriquement, mais aussi jugée quasi impossible pratiquement.

Et lorsqu’un militant ou une militante se dresse pour dénoncer le ra-cisme, l’antisémitisme ou le sexisme au sein de sa propre organisation, l’argumentaire est toujours le même :

– la personne qui rue dans les brancards a des « gros problèmes person-nels » [mythomane, complexé(e), paranoïaque, malade mental, etc.] ;

– elle est porteuse d’une idéologie « petite-bourgeoise » (l’antiracisme, l’antisexisme), « pro-impérialiste » (le « sionisme ») ou est elle-même un « pe-tit-bourgeois » une « petite-bourgeoise » ;

– l’homme ou la femme visé par la critique (simple militant, cadre poli-tique ou intellectuel, compagnon de route) est au-dessus de tout soupçon vu son comportement sans tâche dans d’autres domaines ;

– les propos ou les comportements racistes, antisémites ou sexistes sont le fruit d’un dérapage limité dans le temps, une « provocation » délibérée (à l’instar de la « provocation artistique » qui a droit à une liberté d’expression totale, cf. Dieudonné), ou excusable par l’origine sociale (s’il s’agit d’un prolétaire, c’est généralement un « héros de la classe ouvrière »), ou lié à une consommation abusive d’alcool, au surmenage, etc. ;

— lutter contre le racisme, l’antisémitisme ou le sexisme c’est faire preuve de « moralisme » (on ajoute éventuellement « petit-bourgeois » pour charger la barque), de suivisme par rapport aux intellectuels conservateurs ou néoconservateurs, libéraux, sionistes, etc. (Finkielkraut, BHL, etc.), aux « féministes bourgeoises » (Fourest, Badinter, etc.) ;

– lutter contre le racisme, l’antisémitisme ou le sexisme c’est faire preuve de suivisme par rapport à l’idéologie puritaine-américaine du politi-quement correct ;

– de toute façon, il ne faut pas rendre ce débat public pour ne pas « faire le jeu de l’ennemi de classe » ; il faut attendre que toutes les instances de l’organisation se prononcent ; il ne faut pas porter plainte devant la justice bourgeoise et se fier seulement au jugement des camarades les plus expé-rimentés. Et si tu rends le problème public, c’est que tu es sans doute un provocateur/une provocatrice (genre policier, ce coup-là, pas genre artiste, nettement plus classe même si on s’appelle Dieudonné, Bigard ou Leeb) conscient ou inconscient.

Pour couronner cette liste d’arguments ou de raisonnements boiteux, nous citerons ce passage typique d’Auschwitz ou le Grand Alibi, brochure publiée par la Gauche communiste italienne (dite « bordiguiste ») : « Il arrive parfois que les ouvriers eux-mêmes donnent dans le racisme. C’est lorsque menacés de chômage massif, ils tentent de le concentrer sur certains groupes : Italiens, Polonais ou autres “métèques”, “bicots”, nègres, etc. Mais dans le prolétariat ces poussées n’ont lieu qu’aux pires moments de démoralisation, et ne durent pas. Dès qu’il entre en lutte, le prolétariat voit clairement et concrètement où est son ennemi : il est une classe homogène qui a une perspective et une mission historiques. »

On a là une parfaite justification (involontaire ou pas, peu importe) à l’apathie et à l’abstention en matière d’antiracisme ou d’antisémitisme (voire pour les « ultragauches » les plus crétins ou les plus chauvins à la pré-sentation de l’antiracisme comme l’ennemi principal car faisant obstacle à une prise de conscience de classe), puisque ces phénomènes sont considé-rés comme éphémères et que de toute façon « l’homogénéité » et la « mission historique du prolétariat » élimineront tous ces vestiges du vieux monde.

Il est inutile de continuer cet inventaire. Chaque lecteur ou lectrice pour-ra lui-même puiser dans ses souvenirs pour le compléter.

Ces deux volumes de Nos tares politiques évoquent aussi d’autres tares comme

– le nationalisme ou l’anti-impérialisme à la sauce réactionnaire (idéo-logies toutes deux nourries par le mouvement altermondialiste et que l’on retrouve dans ses prolongements plus récents : Indignés, Occupy, etc.),

– l’influence délétère du postmodernisme qui influence aussi bien le mouvement libertaire que les néotrotskystes en quête d’une nouvelle bous-sole, ou, plus prosaïquement, en quête d’un nouvel habillage pour les débris de leur idéologie,

– et l’opportunisme face aux religions (de la prétendue théologie de la libération à l’islam politique),

tares à propos desquelles le consensus à gauche ou à l’extrême gauche est beaucoup moins évident.

Il suffit de penser aux violentes réactions qu’ont suscitées l’article re-mettant en cause le « mythe de la victoire du non » au référendum de 2005 ; la série de textes sur les « Limites de l’antisionisme » ; le texte in-titulé : « A propos des “révolutions arabes” il serait temps de dire Byebye Castoriadis » ; et, dans ce numéro, nos critiques adressées à un ultragauche xénophobe (p. 74-77), à des militants d’extrême gauche qui trouvent « inté-ressants » les textes des nationaux-marxistes confusionnistes Denis Collin ou Costanzo Preve (p. 13-59) et dont certains veulent « dialoguer » avec l’extrême droite (Serge Ayoub, Riposte Laïque, etc.) ou la continuation de notre série sur les « Limites de l’antisionisme).

Dès que l’on touche à certains discours automatiques, à certains mantras de l’extrême gauche ou de l’ultragauche, ou surtout à certaines amitiés sans principes, motivées par de sordides calculs (quête de notoriété, narcissisme, toute-puissance), par la paresse intellectuelle ou simplement la volonté d’être cocooné dans un groupe ou un milieu affinitaire, les aboyeurs se mo-bilisent pour répandre un flot continu de calomnies et empêcher toute re-mise en cause ou discussion.

Et lorsqu’on dénonce les rapprochements entre certains individus « de gauche » et des cercles d’extrême droite, la violence verbale atteint un ni-veau maximum : « méthodes policières, staliniennes, guépéoutistes, provo-catrices, fascistes, complotistes, antisémites », rien n’est épargné à celles et ceux qui pointent vers des convergences non seulement « objectives » (dixit le maître en manipulation fasciste Alain de Benoist), mais aussi vers des convergences amicales, insérées dans une stratégie où l’on se demande sans cesse si les « idiots utiles » de gauche ou d’extrême gauche qui jouent avec l’antisémitisme anticapitaliste, l’antisionisme à tendance antisémite, l’anti-impérialisme réactionnaire, le « souverainisme » ou l’hostilité à l’immigration ne sont pas finalement des calculateurs cyniques.

En ce domaine les échanges de références élogieuses entre le fasciste Alain de Benoist et le « marxiste » Costanzo Preve, d’un côté, ou entre le « marxiste » Denis Collin, Costanzo Preve et « l’inclassable » Jean-Claude Michéa ne sont que l’expression dans le « champ intellectuel » de conver-gences qui s’expriment quotidiennement, de façon moins sophistiquée, sur toutes sortes de forums ou de sites Internet. Une culture politique commune est en train de se construire (je dirais même est déjà constituée), culture que l’on ne peut même plus appeler « rouge-brune » car

– les deux couleurs deviennent impossibles à distinguer l’une de l’autre puisqu’elle forme un magma réactionnaire caca d’oie ;

– les deux courants politiques (les « rouges » et les bruns) clament bruyamment que toute différence a disparu entre la droite et la gauche, et que la notion de fascisme est dépassée, deux constats qui justifient leur rapprochement et leur dialogue ;

– les uns et les autres s’affirment de fiers ennemis du « totalitarisme » et du « politiquement correct ».

Malgré de nombreuses expériences négatives, je suis toujours un petit peu surpris (enfin, de moins en moins...) par la cécité volontaire de certains marxistes ou anarchistes face à ces phénomènes .

Mais cela ne m’empêche pas de rêver que cela changera...un jour !

Bonne lecture !

Y.C., Ni patrie ni frontières, juin 2014

P.S. Conformément à nos habitudes depuis 2002, une partie (environ les deux tiers) de ces deux numéros est composée de textes repris de sites ou de blogs Internet dont nous ne partageons pas toujours les positions (cela va sans dire, mais cela va encore mieux en le disant !). Les militants d’extrême gauche ou anarchistes étant généralement incapables de discuter entre eux, du moins par écrit et de manière sereine (ou bien s’y refusant « par prin-cipe »), la confrontation des textes dans notre revue permet au moins aux lectrices et aux lecteurs de se faire une idée de leurs positions. Soit dans ce premier volume : Lutte ouvrière et sa revue Lutte de classe ; les sites Opé-ration Poulpe, Brasiers et Cerisiers, Luftmenschen, Mémorial 98, Reflex, Militant, Initiative communiste ouvrière, Vosstanie et L’herbe entre les pa-vés ; la revue et le site La Critique sociale et le blog de Floréal.

« Nos tares politiques » est divisé en une dizaine de parties thématiques : quatre sont abordées dans cette première livraison, six autres dans la sui-vante . Certains articles auraient pu être placés dans deux rubriques, voire davantage, tant certains thèmes se recoupent et tant les tares décrites ont une fâcheuse tendance à être... cumulatives.

PPS. : la récente « victoire » du Front national aux élections européennes (avec quand même1,7 million de voix en moins qu’aux élections munici-pales de mars 2014) ne peut que nous inciter à souligner encore une fois l’importance capitale de défendre des positions claires, offensives, de classe, sur des questions comme celles du nationalisme, de l’immigration, du racisme institutionnel, de l’antisémitisme et des discriminations antimu-sulmanes.

1. Alliances sans principes, souverainisme et xénophobie de gauche

D. Collin, J.P. Cruse, Le Militant : la confusion se porte bien, merci Lettre à Yves Coleman (Militant) ; J.P. Cruse, D. Collin, C. Preve : souve-rainisme et xénophobie vont de pair ! Réponse aux dérobades du Militant Passons à l’ordre du jour (Militant) Le Militant a de bien curieux lecteurs Encore et à nouveau sur le charlatan « marxiste » Costanzo Preve, Qui diable peut, à gauche, pleurer la disparition du « marxiste » social-chauvin Costanzo Preve, l’ami d’Alain de Benoist  ; Si vous avez le cœur bien accroché.. ; Analyse d’un article conspirationniste (Militant) Infiltra-tion ou projet politique ? (L’Avamposto degli Incompatibili) « National-bolchevisme » à propos de Rébellion (Reflex) Les multiples visages de la Troisième Voie (Opération Poulpe) Les amis d’A. Soral, toujours au Front...de Gauche ? (Opération Poulpe) A propos d’un ultragauche xé-nophobe et de ses écrits Introduction aux « Dix commandements... »

Les dix commandements du petit xénophobe « radi-cal« 

2. Social-chauvinisme

Sociaux-patriotes d’hier et d’aujourd’hui : permanence et récurrence des idées réactionnaires

Ni dieu, ni césar, Ni Mélenchon (Critique sociale)

Pour un mouvement social européen... (Critique sociale)

À propos du « phénomène Mélenchon » et du grand retour du PCF : Ju-rassic Park en France ?

Le Front de gauche, une nouvelle version des illusions électoralistes (Lutte ouvrière, Lutte de Classe)

Le Parti de gauche et les élections européennes, entre radicalisme de fa-çade et idées réactionnaires (Lutte ouvrière, Lutte de Classe)

Mélenchon/Moscovici : le vrai problème (Blog Mémorial)

Jérôme Kerviel, Mélenchon et... l’Affaire Dreyfus !

A propos du réac Jean-Claude Michéa (alias Nietzschéa), des Editions l’Échappée et de leur « vigilance »... en carton pâte

Commentaires sur Radicalité : 20 penseurs vraiment critiques (Max Vincent)

Notre identité c’est l’humanité (Camille Boudjak, ICO)

3. Confusion à propos de la liberté d’expression

Ce soir ou jamais : une émission prétendument « transgressive » plé-biscitée par l’extrême droite pour son « courage »

Sur la liberté d’expression (Brasiers et cerisiers) La connerie du jour : « Moi je parle avec tout le monde » (Brasiers et cerisiers)

Limites de l’antisionisme n° 11 : La véritable raison pour laquelle Jean Bricmont soutient la liberté d’expression des antisémites et des néonazis 200

Quand Michel rime avec quenelle (florealanar)

4. Complotisme

Faut-il jeter le Diplo avec l’eau du complot ? (Des prolétaires)

Stratégie du chaos : quand les partisans de Collon sèment le brun dans la CGT (Opération Poulpe) Les bobards conspirationnistes font le jeu des soutiens (intéressés ou pas) de Bachar el-Assad Égypte : des « marxistes laïques » font la com’ des assassins pilotés par le général Al-Sissi....Ou le complo-tisme au service du nationalisme militaro-tiersmondiste Le « marxiste » Samir Amin rejoindra-t-il le fan club du général Al-Sissi ?

Diffamation, renvoi d’ascenseur et copinage sans principes

***

Ni patrie ni frontières, n° 42-43, juin 2014, « Nos tares politiques 1 ».

Cette nouvelle livraison de la revue portée à bout de bras par Yves Cole-man, et qui n’avait pas publié de numéro depuis mai 2012, s’articule en deux volumes complémentaires. Le jeu de mot basé sur l’ouvrage de Trots-ky critique de Lénine, Nos Tâches politiques, couronne en fait un ensemble consacré à une des préoccupations majeures d’Yves Coleman, les con-nexions entre extrême gauche et extrême droite, ou plus exactement les tendances de la gauche révolutionnaire à verser dans des ornières politiques qui vont dans le sens des analyses de l’extrême droite. On se souvient en particulier des numéros 33-34-35 (« Les pièges mortels de l’identité natio-nale ») ou 36-37 (« Inventaire de la confusion »). Yves Coleman y porte ainsi le fer contre Le Militant, avec qui un échange épistolaire est reproduit, et qui était accusé de complaisance envers certaines personnalités au com-portement ambiguë, Jean-Paul Cruse (ancien de la Gauche prolétarienne4) et Denis Collin en particulier. Ce dernier (qui a en effet tenu une confé-rence au bar Le Local du dirigeant de l’ultra droite Serge Ayoub), défen-drait certaines analyses nationalistes, et a préfacé un livre de Costanzo Preve, marxiste italien particulièrement indulgent vis-à-vis de Marine Le Pen… Jean-Claude Michéa est une autre de ces personnalités à double face, selon Yves Coleman, qui dénonce les éditions L’Echappée pour avoir fait rédiger la contribution à son sujet par un proche de la Nouvelle Droite. L’ouvrage en question, Radicalité : 20 penseurs vraiment critiques, est dé-crypté de manière partielle mais approfondie et stimulante par Max Vin-cent. Ce dernier, qui repère l’influence du Socialisme sans le progrès de Dwight Macdonald dans la présentation générale du livre, pointe surtout une tendance à la modération « révolutionnaire », voire à la défense réac-tionnaire de certains thèmes chez plusieurs des penseurs présentés (défense de la famille chez Christopher Lasch, perçue comme môle de résistance au capitalisme, ou tendance à la confusion chez Pasolini)5. Yves Coleman dé-fend en effet une distinction très nette à l’égard des individus qualifiés de réactionnaires, qu’ils soient d’extrême droite, de droite extrême ou de nou-velle droite, et refuse à la fois de discuter avec eux ou de leur laisser une li-berté d’expression entière. Il propose d’ailleurs « Les dix commandements du petit xénophobe « radical » », qui visent en particulier ceux qui assimi-lent les prolétaires d’origine étrangères à un lumpenproletariat (et partant, ceux qui condamnent les révoltes des banlieues) ou qui dénoncent les mou-vements de travailleurs sans-papiers. Sur cette question de la liberté d’expression, d’autres contributeurs s’opposent également à une liberté to-tale, refusant de la défendre pour tous ceux agitant, de près ou de loin, des idées d’extrême droite. « Faire de « La liberté d’expression » un principe essentialiste à défendre partout et pour tout le monde n’a pas de sens. D’autant plus quand les « victimes » sont de farouches adversaires et ont largement de quoi se défendre (en terme de réseaux, de relais, de moyens financiers) » (site brasiersetcerisiers, p.189, le même auteur estimant éga-lement contre-productif tout dialogue avec l’adversaire de classe). L’Opération Poulpe critique pour sa part les accointances entre le M’PEP (Mouvement politique d’émancipation populaire) et un certain Cercle Aris-tote, qui servirait de sas vers le groupe Troisième Voie. Autre article pro-pice à la réflexion, « Stratégie du chaos : quand les partisans de Collon sè-ment le brun dans la CGT », qui met en garde contre des infiltrations au sein de la centrale syndicale, facilitées par une division des tâches résultant de la centralisation. Sur la question du social-chauvinisme, c’est Jean-Luc Mélenchon qui est la principale cible, à travers des analyses de Critique so-ciale et de Lutte ouvrière ; Le Monde Diplomatique est également visé, Frédéric Lordon en particulier accusé par « des prolétaires de gauche » d’avoir ouvert les vannes de l’extrême droite par un discours jugé conspira-tionniste et nationaliste. A contrario, la profession de foi de Camille Boud-jak, d’Initiative communiste ouvrière, « Notre identité c’est l’humanité ! », bien que juste sur le fond, dans sa critique des nationalismes, n’évite pas une certaine naïveté et une vision sans doute trop idyllique de l’actuel mé-tissage culturel mondial. On le voit, les éléments de réflexion sont nom-breux, ce même si certaines critiques peuvent sembler excessives, voire ex-tensives. (Jean-Guillaume Lanuque, Dissidences)


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